En Europe, les constructeurs automobiles ont accéléré la cadence sur l’électrique et prennent des initiatives.
En France, la part des véhicules hybrides ou électriques a presque triplé en un an, représentant désormais près d’une voiture vendue sur cinq. En Allemagne, grand marché automobile possédant un grand nombre de constructeurs, les chiffres électrisent le secteur. Affichant une hausse de 365 %, les voitures électriques ont atteint en octobre 8,4 % des parts de marché. Avec les hybrides, les modèles électrifiés représentent 18 % du marché, un record.
La prime à l’achat, «qui augmente la compétitivité prix des voitures électriques, contribue sensiblement» à cette évolution, note Stefan Bratzel, le directeur de l’institut CAM. Les règles européennes forçant à réduire la moyenne d’émissions de CO2 des voitures vendues obligent les constructeurs à accélérer l’électrification de la gamme.
Un phénomène qui se constate déjà au niveau des ventes. Le nombre de modèles BMW et Mini électrifiés vendus entre janvier et septembre est en hausse de 20 %. Le groupe de Munich vise 6 millions de voitures électrifiées vendues d’ici dix ans, dont deux tiers de purement électriques et un tiers d’hybrides, contre 600 000 déjà sur les routes aujourd’hui.
Signe d’un recentrage sur les modèles rechargeables, Oliver Zipse, le président du conseil d’administration de BMW, a annoncé l’arrivée pour «le milieu de la décennie» d’une nouvelle architecture technologique «élaborée sur l’idée que la plupart des voitures seront électriques». Actuellement, BMW construit tous ses modèles électriques, hybrides et thermiques sur un même squelette polyvalent, contrairement, notamment, à Volkswagen.
Une île électrique
La Grèce et le géant allemand de l’automobile Volkswagen ont récemment annoncé avoir signé un accord de «décarbonisation» de l’île cycladique d’Astypalea, en mer Égée, à travers un parc automobile tout électrique. Appelé «Smart and sustainable island», ce projet vise à remplacer par un millier de modèles électriques Volkswagen les véhicules circulant actuellement sur cette île de 1 300 habitants visitée chaque année par 72 000 touristes.
L’État grec doit engager 6 millions d’euros pour inciter au retrait des vieux véhicules, tandis que Volkswagen offrira à bas prix des véhicules aux habitants ou entrepreneurs d’Astypalea, selon une source gouvernementale grecque. «Astypalea donne un aperçu de l’avenir» de l’utilisation de l’énergie verte, a souligné le vice-ministre grec des Affaires étrangères, Costas Fragkogiannis, en présentant ce projet en visioconférence avec le directeur général de Volkswagen, Herbert Diess, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, et le maire d’Astypalea, Nikolaos Komineas.
«La politique, les entreprises et la société ont la responsabilité de limiter le changement climatique», a déclaré Herbert Diess, soulignant que l’objectif à long terme de son groupe était «la mobilité pour tous sans affecter le climat». Pour sa part, le Premier ministre a indiqué qu’«Astypalea devrait devenir un modèle de développement durable non seulement au niveau national, mais aussi au niveau européen et mondial». «La décision de Volkswagen d’investir en Grèce est un vote de confiance pour les perspectives de développement en Grèce», a-t-il relevé.
J. Z.