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Les géants du CAC 40 au creux de la vague du Covid-19


A screen displays the CAC 40 amongst stock tickers displayed at the headquarters of the Pan-European stock exchange Euronext, in La Defense district, near Paris, on March 9, 2020. - The Paris and Frankfurt stock exchanges fell more than 10 percent on March 12 afternoon trading after the European Central Bank unveiled a series of measures to shore up the eurozone economy but did not cut rates. The CAC 40 was down 10.2 percent to 4142.13 around 1340 GMT, while the DAX 30 in Frankfurt had tumbled 10.3 percent to 9,360.58. (Photo by ERIC PIERMONT / AFP)

Annulation des prévisions, réduction des investissements, chômage partiel: les entreprises du CAC 40 annoncent des mesures en cascade pour faire face à la crise provoquée par l’épidémie de Covid-19. Le point sur la situation.

Les objectifs 2020 hors de portée

Environ la moitié des groupes présents dans le CAC 40 ont fait part de perturbations liées à la crise sanitaire. Airbus, Danone ou encore Vinci : la liste des géants français prévenant qu’ils ne seront pas en mesure d’atteindre leurs objectifs en 2020 ne cesse de s’allonger.

Quelques groupes ont commencé à chiffrer les dégâts. Danone a été parmi les premiers à revoir ses perspectives à la baisse, prévoyant dès février un impact de 100 millions d’euros de l’épidémie sur ses ventes au premier trimestre, alors qu’elle était à son paroxysme en Chine.

Le chiffre d’affaires annuel de Sodexo devrait chuter de façon encore plus brutale : le géant de la restauration collective anticipe un impact négatif de l’ordre de deux milliards d’euros pour l’exercice 2019/2020. De son côté, Kering s’attend à ce que son chiffre d’affaires du premier trimestre soit amputé de centaines de millions d’euros, ce qui affectera sa rentabilité. Et ce n’est qu’un début, a prévenu l’entreprise de luxe.

Le bénéfice d’exploitation 2019/2020 de Pernod Ricard devrait, quant à lui, plonger de 20%. Chez Bouygues, Michelin, Legrand ou encore Schneider Electric les objectifs sont « suspendus ». Ces groupes ne donnent aucune autre indication en raison du manque de visibilité liée à la pandémie.

Réduction drastique des investissements

Dans ce contexte incertain, un seul mot d’ordre pour ces entreprises: préserver leur trésorerie afin de continuer à financer leurs frais fixes et à fonctionner. La baisse des investissements figure parmi les premières mesures décidées.

Exemple emblématique, Total, confronté à une chute des cours du pétrole en plus de l’épidémie, va réduire ses investissements de plus de 20%, soit de 3 milliards de dollars. Le groupe compte renforcer en parallèle son plan d’économies. De son côté, EssilorLuxottica, dont l’activité se détériore dans différentes zones au fur et à mesure de l’avancée du Covid-19, a suspendu ses « investissements non-essentiels ».

Vinci, à la fois affecté sur ses chantiers, sur les autoroutes et dans les aéroports, a prévenu qu’il limiterait ses dépenses dans ces derniers. Saint-Gobain, autre géant de l’industrie à avoir annulé ses prévisions pour 2020, va réduire ses investissements de manière drastique.

Nouveaux emprunts et fin des dividendes

Pour faire face à des besoins de liquidités plus importants, certains groupes du CAC 40 ont recours à de nouveaux emprunts.

L’avionneur européen Airbus a obtenu une nouvelle ligne de crédit pour porter ses liquidités disponibles à 30 milliards d’euros contre 20 précédemment. Safran, dont les objectifs annuels sont aussi annulés, a ouvert une nouvelle ligne de crédit de 3 milliards d’euros. Ces acteurs de l’aéronautique ont tout deux décidé de ne pas verser de dividende à leurs actionnaires pour 2019, devançant un projet de loi gouvernemental.

Fermetures de sites et chômage partiel

Entre les difficultés d’approvisionnement, d’écoulement de production et les mesures sanitaires pour protéger les employés, plusieurs poids lourds de l’industrie ont préféré fermer des sites, entraînant la mise au chômage temporaire des salariés.

Safran a notamment recours à l’activité à temps partiel. En France, 10% des effectifs du groupe sont présents sur site, environ 30% sont en télétravail et près de 60% au chômage technique. Chez Saint-Gobain, l’activité se poursuit « tout en réduisant les coûts »: le groupe a recours à des réductions d’équipes, du chômage partiel et des arrêts.

Dans le secteur automobile, les annonces de fermetures d’usines se sont enchaînées. Renault, PSA et Michelin ont notamment suspendu l’essentiel de leur production en Europe, même si PSA s’est dit vendredi en mesure de la faire redémarrer progressivement. Dans le luxe, Hermès a fermé jusqu’à fin mars tous ses sites français, employant 9 500 personnes.

À Florange la situation demeure confuse chez ArcelorMittal autour de la reprise des activités du site après une interruption au jeudi 19 mars.

LQ / AFP