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Les faillites en hausse au Luxembourg


L'imprimerie Faber, mise en faillite en novembre dernier, a laissé 110 salariés sur le carreau. (Photo Hervé Montaigu)

Avec un peu moins de 1 000 faillites en 2015 au Grand-Duché, le nombre d’entreprises ayant mis la clé sous la porte est en légère hausse.

« Pour la première fois depuis 2012, le nombre des faillites de l’année 2015 a légèrement progressé par rapport à l’année précédente, ce qui est contraire à la tendance européenne. Le nombre des déconfitures de sociétés ayant plus de cinq ans a augmenté à nouveau », souligne Herbert Eberhard, administrateur délégué de Creditreform Luxembourg, par le biais d’un communiqué de presse.

La société a analysé l’évolution des faillites du Grand-Duché et l’a comparée à l’année précédente. Ainsi, l’analyse de Creditreform Luxembourg met en exergue le nombre de 873 faillites pour l’année 2015, soit une augmentation de 3,31% par rapport à 2014 (845 faillites).

De son côté, le Statec, qui dispose de ses chiffres en la matière, n’a pas encore publié ceux portant sur 2015. Mais il est à noter que le nombre de faillites pour l’année 2014 qu’il indique diverge, puisqu’il se monte à 850. Mais par ailleurs, les chiffres de l’institut statistique confirment la tendance à la baisse relevée par l’agence de renseignements commerciaux avec 1 050 faillites en 2012 et 1 049 en 2013 et donc 850 en 2014. Cela confirme bien l’analyse de Creditreform qui note que cette hausse s’inscrit à rebours de cette évolution.

D’un point de vue sectoriel, l’analyse de Creditreform affirme qu’en 2015, sur l’ensemble des faillites, c’est le secteur du bâtiment qui a enregistré l’augmentation la plus importante : «Concrètement, le secteur du bâtiment a enregistré 91 faillites contre 70 en 2014, soit une progression de 30%. Alors que le secteur du commerce a connu une régression de 10,03% avec 260 faillites en 2015 contre 289 en 2014», affirme Herbert Eberhard dans le communiqué de presse.

Une faillite pour trois créations d’entreprise

Les chiffres du Statec sont plus alarmants sur ce point. En 2014, l’institut recense la faillite de 116 entreprises dans la branche construction, un domaine qui se classe dans le haut du classement en matière de faillites par branches depuis une dizaine d’années. Selon le Statec, l’Horeca et les activités financières et d’assurances sont les deux autres branches exposées aux plus grands nombres de faillites depuis des années.

Creditreform affirme lui aussi que le secteur le plus touché par les faillites est celui des services avec une part de 58,19% dans le total des faillites en 2015, soit une augmentation de 8,09 % par rapport à 2014.

À l’inverse, le secteur de la production est celui, toujours selon Creditreform, «où l’on trouve le moins de faillites». Le Statec est d’accord : la branche d’activité dite de l’industrie est depuis 2010 celle qui connaît le moins de faillites (outre l’agriculture qui affiche une moyenne de 1,6 faillite par an depuis 2010) avec une moyenne de 25 faillites par an depuis 2010.

Enfin, il apparaît pertinent de comparer les chiffres fournis par Creditreform avec le nombre de créations d’entreprises au Luxembourg. En moyenne, entre 2010 et 2014, le pays a compté 969 faillites par an (953 en comptant 2015), alors que, entre 2010 et 2013, il a été créé 3 162,25 entreprises par an. Ainsi, pour une faillite, 3,26 entreprises sont créées au Luxembourg.

Jeremy Zabatta

Deux grosses déconfitures

En 2015, le Luxembourg a vu deux entreprises avec un chiffre d’affaires et des effectifs assez élevés mettre la clé sous la porte.

En juin dernier, la société WPS Luxembourg, dotée d’un chiffre d’affaires de 8,9 millions d’euros, forte de 75 employés et active dans le domaine de l’immotique (systèmes automatiques, électroniques et de télécommunications installés dans un grand bâtiment), avait été déclarée en faillite.

En novembre dernier, c’était au tour de l’imprimerie Faber. Elle affichait un chiffre d’affaires de 12,5 millions d’euros et comptait 110 employés.