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Enquête sur Volkswagen : « Briser l’omerta »


Non, ce ne sont pas les pluies verglaçantes de vendredi soir qui entachent le logo de VW... (Photo AFP)

L’eurodéputé écologiste Claude Turmes se félicite de la constitution d’une commission d’enquête au Parlement européen, à l’initiative des Verts. Elle devra sauver la crédibilité de l’UE, selon lui.

C’est auréolé d’un premier succès que l’eurodéputé a tenu à faire le point sur l’affaire Volkswagen, vendredi, à Luxembourg. Particulièrement fier de sa couleur politique pour l’occasion, Claude Turmes s’est en effet fait le porte-parole de son groupe politique au Parlement européen, les Verts/Alliance libre européenne.

Car la fraction parlementaire écolo dont est membre le parti national déi gréng est à l’origine de la mise sur pied d’une commission d’enquête qui aura la lourde tâche de démêler le vrai du faux dans l’énorme scandale qui a éclaté en septembre dernier. « Un premier succès pour les Verts ! », s’est-il exclamé. Claude Turmes se réjouit d’avance de pouvoir contribuer aux travaux d’investigation, car étant l’un des six écolos à en faire partie.

Pour l’eurodéputé, la chose est entendue. « Il s’agira, au cours des investigations, de sauver la crédibilité des institutions européennes et de répondre à une question centrale : comment se fait-il que ces manipulations frauduleuses n’aient pas été révélées en Europe, où des millions de véhicules diesel sont immatriculés chaque année, mais aux États-Unis, où ce chiffre n’est que de quelques centaines de milliers de véhicules ? », s’interroge Claude Turmes.

Une question qui prend toute sa dimension dans les premiers éléments d’enquête en possession de l’eurodéputé, bien que la commission d’investigation du Parlement européen ne sera en ordre de marche officiellement qu’à partir de février et ce, pour une durée d’un an.

La Commission savait probablement dès 2010

Car Claude Turmes souligne qu’il y a de « graves indices » tendant à prouver que la Commission européenne et les États membres de l’UE disposaient d’informations au sujet des pratiques frauduleuses en cours et cela, dès 2010. Le Centre commun de recherche de la Commission européenne (CCR) situé à Ispra en Italie, aurait, en effet, divulgué des informations sur les différentes techniques visant à réduire frauduleusement les émissions polluantes.

« Ces informations faisaient état d’une inadéquation du niveau d’émissions certifié par les tests par rapport au taux d’émissions réelles, mais aussi de l’utilisation d’outils pour falsifier les résultats », s’insurge un Claude Turmes plus que jamais prêt à donner un coup de pied dans la fourmilière.

Car la commission d’enquête est fixée sur sa composition définitive depuis jeudi et les six membres écolos de celle-ci se sont déjà concertés en interne. « Nous sommes en cours d’élaboration d’une stratégie visant à briser l’omerta au sein de l’industrie automobile », lance encore l’eurodéputé, dont le combat ne fait que commencer.

Et dans ce cadre, le parlementaire identifie une double cible : « Les constructeurs coupables d’avoir planifié et réalisé la plus grande fraude industrielle de l’histoire, ainsi que les autorités nationales et européennes qui ont échoué dans leur mission de mise en œuvre de la législation sur la protection de l’environnement et de la santé. »

Claude Damiani

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