Selon la Chambre des Métiers, près de 200 entreprises artisanales du pays cherchent des nouveaux terrains pour s’agrandir… mais la place manque.
Pas assez de logements ou de terrains à bâtir dans le pays et maintenant plus assez de place pour les entreprises artisanales ! Selon une enquête de la Chambre des Métiers révèle que la demande des seules entreprises artisanales concernant des terrains situés dans les zones d’activités économiques (ZAE) s’élève à 73 hectares, alors que l’offre actuelle dans les ZAE régionales est inférieure à 10 hectares ! «De quoi freiner le développement d’un secteur essentiel pour la réalisation des infrastructures nationales et d’un des principaux vecteurs de la transition énergétique», lance la Chambre des Métiers.
La Chambre des Métiers avait lancé l’année dernière une enquête auprès de ses ressortissants afin d’évaluer les besoins en terrains de l’Artisanat et d’identifier les obstacles à l’implantation ou à la réimplantation d’entreprises artisanales. Environ 200 entreprises artisanales occupant plus de 5 000 personnes sont actuellement à la recherche d’un nouveau site, la majorité relevant du secteur de la construction (67%) et de celui de la mécanique (24%). Dans ce contexte, le monde de l’artisanat déplore depuis des années une pénurie de terrains disponibles à des prix abordables selon la Chambre des Métiers. En effet, en 2020, 72% des chefs d’entreprises déclarent que l’offre de terrains est insuffisante et 68% regrettent que les prix ou les loyers des terrains sont trop élevés. Des chiffres très élevés et qui risquent de ne pas s’arranger tout de suite
Trop de contraintes dans les ZAE ?
Concernant les raisons pour lesquelles elles cherchent un nouveau site d’implantation, l’étude de la Chambre de Métiers indique que 79% des entreprises affirment que c’est surtout à cause du manque de place à l’endroit actuel. Une entreprise sur 5 évoque la fin du bail comme étant la raison de la relocalisation. Les entreprises à la recherche d’un nouveau site d’implantation ont donc exprimé un besoin total en terrains s’élevant à 73 hectares. «On peut raisonnablement supposer que des entreprises à la recherche d’un nouveau site d’implantation n’ont, pour une raison ou une autre, pas toutes participé à l’enquête», souligne la Chambre des Métiers pour appuyer l’urgence de la situation. «Par ailleurs, les besoins en terrains des créateurs d’entreprises (potentiels) n’ont pas (encore) tous été connus à ce moment-là», ajoute-t-elle.
Il ressort également de l’enquête qu’en général, lors de la relocalisation de leurs activités, les entreprises artisanales préfèrent rester dans le canton où elles sont actuellement établies ou alors décident de se réimplanter dans un canton limitrophe. En effet, elles ont souvent un rayon d’action réduit et cherchent donc à maintenir la proximité avec leur clientèle. Une analyse qualitative menée dans le sillage de l’enquête montre que certains critères d’éligibilité rendent impossibles l’implantation de certaines entreprises dans les zones d’activités économiques. Deux problèmes parmi d’autres évoqués par Tom Wirion, directeur général de la Chambre des Métiers sont que les entrepreneurs de construction par exemple ne sont pas autorisés à stocker leurs matériaux à l’extérieur et que les garages automobiles sont limités à 2 000 m2 de showroom.
Des zones artisanales transfrontalières
Alors que les ZAE nationales sont réservées aux activités industrielles et que le gouvernement veut limiter l’extension et la réalisation de zones communales, l’implantation d’entreprises artisanales devra se faire prioritairement dans les ZAE régionales souligne la Chambre des Métiers. «Malheureusement, les données les plus récentes montrent que les surfaces disponibles ne s’élèvent qu’à 10 hectares», selon elle et il existe donc un flagrant déséquilibre entre l’offre et la demande du seul secteur de l’Artisanat. Pour la Chambre des Métiers, le gouvernement devrait «rapidement prendre les mesures nécessaires pour accroître l’offre foncière sous peine de freiner le développement de secteurs économiques entiers, du fait du manque de solutions alternatives». Dans ce contexte, selon elle, les plans directeurs sectoriels pourraient constituer un instrument approprié tout comme le plan d’investissement ZAE et le déploiement de solutions de ZAE intelligentes prévus par le Ministère de l’Économie dans le cadre de « Ons Wirschaft vu Muer ».
Mais, le temps presse. Et la Chambre des Métiers souhaite aussi accélérer également les procédures d’autorisation et de réaliser les travaux de viabilisation nécessaires. Elle milite aussi pour impliquer la Grande-Région dans ce développement et pour la mise en œuvre de ZAE transfrontalières.
LQ