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Les comptes d’une année de transition


Pierre Gramegna s’est montré satisfait de voir que le pays s’engage dans la voie de la normalisation budgétaire après la tempête liée au covid-19. (photo archives LQ/Alain Rischard)

Alors que la présentation du budget 2022 se rapproche, le ministre Pierre Gramegna a fait un point devant les députés sur les comptes de l’État en 2021. 

Vendredi, lors d’une réunion conjointe de la commission des finances et du budget (Cofibu) et de la commission du Contrôle de l’exécution budgétaire (Comexbu) de la Chambre des députés, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a fait le point sur la situation financière de l’État au 31 août 2021.

Le ministre a souligné qu’à la fin du mois d’août de cette année, les finances publiques du Luxembourg se situaient à un niveau nettement meilleur et qu’il se réjouissait de constater que les chiffres révèlent que le pays est bien engagé dans la voie de la «normalisation» après la crise du coronavirus que nous avons vécue l’année dernière. «La situation financière de l’État retrouve des eaux plus calmes», a-t-il dit.

De bon augure pour la suite, car dans deux semaines aura lieu la présentation du projet de budget pour 2022. L’embellie enregistrée ces derniers mois s’est confirmée durant l’été. Les recettes totales encaissées par l’administration centrale, d’après le système de comptabilité européen SEC 2010, s’élèvent à 14,4 milliards d’euros, soit +20,2 % par rapport à fin août 2020. Ce rebond important est toutefois également à considérer par rapport au contexte particulier de l’année dernière marqué par la pandémie et les restrictions sanitaires qui l’ont accompagné, précise le communiqué du ministère des Finances. Les dépenses de l’administration centrale se sont chiffrées au total à près de 14,5 milliards d’euros. En comparaison avec l’exercice précédent, les dépenses ont ainsi diminué de 2,3 %, ce qui s’explique par le recours désormais moins important aux aides mises en place dans le contexte de la relance économique. Par rapport à 2019, les dépenses publiques ont toutefois augmenté de 15 %.

Déficit inférieur aux prévisions

La croissance observée au niveau des recettes publiques et la décroissance des dépenses publiques font dans leur ensemble ressortir un effet de ciseaux positif qui entraîne une amélioration considérable du solde de l’administration centrale qui passe de -2,9 milliards d’euros au 31 août 2020 à -124 millions d’euros au 31 août 2021, précise le ministère. Des dépenses importantes devront encore être effectuées au cours des mois à venir, dont le déboursement des fonds mis à disposition à hauteur de 100 millions d’euros pour faire face aux conséquences des inondations de juillet dernier. Mais il est d’ores et déjà possible d’affirmer que le déficit sera inférieur aux prévisions d’avril dernier dans le programme de stabilité et de croissance, souligne le communiqué de presse.

Quant au détail des recettes, il convient de relever que l’administration des contributions directes (ACD) a perçu des recettes de l’ordre de 6,5 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 917 millions d’euros, soit +16,3 % par rapport au mois d’août 2020. Par rapport à la même période en 2019, les recettes totales de l’ACD ont augmenté de 6,2 %. Les recettes encaissées par l’administration de l’Enregistrement, des Domaines et de la TVA (AED) s’élèvent à 4,6 milliards d’euros. Par rapport à l’exercice budgétaire précédent, elles ont augmenté d’un milliard d’euros, soit +28,1 %. Cela représente une hausse de 17,5 % par rapport à 2019. Cette hausse confirme la forte relance de la consommation à la suite de la normalisation généralisée de la vie économique au Luxembourg.

Concernant les recettes de l’administration des Douanes et Accises (ADA), celles-ci s’élèvent au mois d’août 2021 à près de 1,2 milliard d’euros, soit une hausse de 149 millions d’euros ou +14,5 % par rapport à 2020. En comparaison avec les chiffres de 2019, on ne constate qu’une légère variation positive de +19,3 millions d’euros, soit de +1,7 %. Cette situation s’explique largement par la baisse significative, par rapport à 2019, des ventes de carburants (-23 % pour le gazole et -16 % pour l’essence) causée par le recours important au télétravail, les mesures covid ainsi que la hausse du prix de carburant de début 2021. La taxe carbone sur les carburants a rapporté pour l’instant en 2021 17,2 millions (essence) et 90,2 millions (diesel). Quant à la dette publique, elle reste stable au 31 août 2021 à 17,9 milliards d’euros, ce qui correspond à un ratio de 25,9 % du PIB. La dette publique luxembourgeoise continue ainsi de se situer à un niveau bien en dessous de la barre des 30 % du PIB fixée au programme gouvernemental, et reste parmi les moins élevées de la zone euro selon le communiqué du ministère des Finances. 

LQ

En mode covid

Le ministère des Finances a dévoilé les détails de ses dépenses pour l’année 2020 et 2021 (jusqu’au 31 août). Évidemment, le coronavirus y a laissé son empreinte. Trente et un millions d’euros ont ainsi été dépensés pour le monitoring de la population luxembourgeoise pendant la sortie de la crise du covid-19 en 2020. L’aide directe mensuelle de 1 250 euros par salarié en poste et de 250 euros par salarié au chômage partiel pour soutenir les secteurs les plus touchés par la crise covid-19 (Neistart) et les autres aides mises en place par le gouvernement ont obligé le déblocage d’une enveloppe de 52 millions d’euros en 2020 et de 171 millions en 2021 (avec la mise à jour jusqu’au 31 août). La mise en place du chômage partiel en faveur de tous les secteurs affectés par la crise a coûté un peu plus d’un milliard d’euros en 2020 et 168 millions pour 2021 (à noter que 384 millions ont été remboursés à l’État). Le congé pour raisons familiales extraordinaire et congé pour soutien familial a coûté 238 millions ne 2020 et 40 millions d’euros en 2021.

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