Après plusieurs mois de stagnation, le chômage a reculé en décembre dans la zone euro, atteignant son plus bas niveau depuis août 2012, une éclaircie dans le ciel européen plombé par le spectre de la déflation et le retour de la crise grecque.
Les indicateurs du taux de chômage dans la zone euro, qui connaît actuellement une embellie, laissent présager une période plus sombre avec le retour de la crise grecque. (Photos : illustration AFP).
Le taux de chômage s’est établi à 11,4% après être resté à 11,5% tout l’automne, selon les données publiées vendredi par l’office européen de statistiques Eurostat. « Cela laisse supposer que la croissance pourrait se reprendre et il y a l’espoir que le marché du travail continue à s’améliorer, même lentement », estiment les analystes de Capital Economics.
Quelque 18,13 millions de personnes étaient sans emploi en fin d’année dans les 18 pays de la zone euro, soit 157 000 de moins qu’en novembre et 693 000 de moins qu’un an plus tôt. « Des nouvelles raisonnablement encourageantes », pour Howard Archer, économiste pour IHS Global Insight car il s’agit de la plus forte baisse du nombre de chômeurs en un mois depuis octobre 2013, et avant cela février 2007.
Qui plus est, en novembre le nombre de chômeurs a été révisé : au lieu de 34 000 chômeurs de plus, la zone euro a enregistré 39 000 chômeurs en moins. « Évidemment, le chômage reste à un niveau trop élevé et est largement lié en décembre à la baisse drastique du nombre de sans emploi en Italie (109 000 chômeurs en moins) mais des reculs importants ont également été constatés en Allemagne, en Espagne, en France, en Belgique et au Portugal », souligne l’analyste.
> Les jeunes toujours mal lotis
Sans surprise, c’est l’Allemagne qui compte le taux de chômage le plus bas dans la région, à 4,8% suivie par l’Autriche à 4,9%. À l’autre bout du tableau, la Grèce compte toujours le taux de chômage le plus élevé (25,8% en octobre 2014), suivie par l’Espagne (23,7%). En France, le chômage est resté stable à 10,3% mais le pays compte 2 000 chômeurs de moins qu’en novembre.
Sur un an, les signes d’amélioration sont plus nets : en Grèce, durement affectée par la crise de la dette et par l’austérité, le chômage est par exemple passé de 27,8% à 25,8% entre octobre 2013 et octobre 2014, date des dernières données disponibles.
Dans l’ensemble de l’Union européenne, le chômage touchait en décembre 24,06 millions de personnes, soit un taux de 9,9%, en baisse par rapport au mois précédent (10,0%). C’est la première fois depuis octobre 2011 que ce taux descend sous les 10,0% dans l’ensemble de l’UE. Bémol : le chômage continue de toucher les jeunes avec un taux de chômage de 23% chez les moins de 25 ans dans la zone euro. Il était toutefois plus élevé un an plus tôt (23,9%) et le nombre de jeunes chômeurs a diminué de 168 000 en un an.
Dans cette catégorie de population, les pays les plus touchés sont toujours l’Espagne (51,4%), la Grèce (50,6% en octobre 2014) et l’Italie (42,0%). Dans l’ensemble, ces chiffres devraient apporter un soutien modeste à la consommation, surtout que les prix ne cessent de se replier : une bonne nouvelle pour les consommateurs mais une mauvaise pour l’économie, hantée par le spectre de la déflation.
Ce phénomène est caractérisé par une baisse des prix sur une période prolongée, entraînant à son tour une baisse des salaires et de la consommation. Un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. À ces inquiétudes s’ajoute le retour de la crise grecque avec la victoire de la gauche radicale aux législatives dimanche, qui ouvre une nouvelle période d’incertitude en zone euro.
AFP