Le Portugal a bien résisté à la crise grecque, ce qui ne dispense pas le futur gouvernement, nommé après les élections législatives d’octobre, de reprendre les réformes, a estimé jeudi le Fonds monétaire international (FMI).
« La récente volatilité des marchés liée à la Grèce a eu un impact limité sur le Portugal », grâce à l’amélioration des indicateurs économiques du pays et de la situation internationale, a jugé l’institution. Le FMI, qui salue les réformes mises en œuvre par le gouvernement de centre droit, relève cependant que « de nouveaux efforts pour réformer le marché du travail et améliorer l’efficacité du secteur public semblent être au point mort » à l’approche des élections.
« Il sera essentiel de redonner de l’élan aux réformes lorsqu’un gouvernement nouvellement élu sera formé », a ajouté le FMI. « Il est essentiel de maintenir la crédibilité (du pays) pour assurer des conditions de financement favorables » sur les marchés.
A deux mois des élections législatives, prévues le 4 octobre, le gouvernement de centre droit se félicite de présenter des indicateurs économiques au vert. Le Portugal a notamment vu en 2014 son PIB augmenter pour la première fois depuis 2010, de 0,9%, et devrait afficher une croissance de 1,6% en 2015, selon les prévisions concordantes du gouvernement, de Bruxelles et du FMI.
L’Institut national des statistiques (Ine) a également publié mercredi un taux de chômage à son plus bas niveau depuis 2010, à 11,9%. Une embellie immédiatement minimisée par l’opposition socialiste, qui a accusé l’exécutif de « donner l’illusion » de créer des emplois, en finançant notamment des stages de courte durée.
Le FMI avait effectué en juin sa deuxième mission de contrôle depuis que le Portugal est sorti, en mai 2014, d’un programme d’aide internationale de 78 milliards d’euros accordé en 2011. Profitant de meilleures conditions de financement sur les marchés, Lisbonne a annoncé son intention de rembourser avant terme sa dette de 29,6 milliards d’euros au FMI, dont il a déjà soldé par avance 8,4 milliards d’euros.
AFP