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Le lait bio luxembourgeois cherche de nouveaux débouchés


Les représentants de la coopérative de lait bio luxembourgeois ont du mal à écouler l'excédent de leur production (Photo : Didier Sylvestre).

La coopérative BioG est formelle : L’abolition en 2015 des quotas laitiers par Bruxelles a entraîné des réactions protectionnistes nuisibles pour les producteurs luxembourgeois.

La dérégulation du marché a entraîné d’importants déséquilibres. Grâce à l’énorme demande de lait bio et aux bons prix de vente qui n’ont, contre toute attente pas chuté, de nombreux laitiers se sont reconvertis, à travers toute l’Europe, dans la production biologique. Au détriment des producteurs locaux luxembourgeois, qui doivent faire face aux barrières protectionnistes érigées par les pays voisins. Face à cette situation, les représentants et producteurs de lait biologique de la coopérative BioG ressentent forcément eux aussi, ces évolutions. «Cette évolution n’était guère prévisible, au moment de la fondation de la laiterie BioG, en 2015», reconnaît son gérant, Volker Manz. «L’offre et la demande doivent dès lors à nouveau être stabilisées, et cela ne pourra se faire sans qu’il y ait des conséquences sur les prix à la production», déplore encore Volker Manz. Car si la coopérative BioG dit avoir anticipé une telle situation, elle avoue cependant volontiers avoir été «étonnée» par l’évolution «très protectionniste» des politiques menées dans les pays voisins.

«Fort protectionnisme chez nos voisins»
«Tous les supermarchés et autres commerces suivent la tendance qui vise à privilégier leurs produits régionaux et cette posture protectionniste vise particulièrement les produits bios», constate, non sans amertume, le représentant de BioG. «Face à cette posture défensive des produits locaux et à l’excédent de notre production, nous sommes forcés de vendre, à nouveau, une partie de notre lait biologique à des prix conventionnels. Les sommes versées aux producteurs laitiers de BioG, ont, de ce fait, chuté et ce, depuis le début de l’année. Ceci dit, la création d’un fonds de solidarité, au sein du groupe Oikopolis, fournit désormais une solution viable et, pour l’instant, atténue la perte de revenus des producteurs laitiers biologiques luxembourgeois», a-t-il enfin souligné.

Claude Damiani.