Les prix du gaz naturel évoluaient toujours à des niveaux très hauts mardi, poussés par la perspective d’une interruption momentanée des livraisons de gaz russe via Nord Stream 1, alimentant les inquiétudes quant à l’état de l’économie.
Vers 9h45 GMT (11h45 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, s’échangeait à 274,505 euros le mégawattheure (MWh), en très légère baisse de 0,81%. La veille, le TTF avait culminé à 295 euros le MWh. Son homologue britannique s’est également envolé, atteignant lundi 567,98 pence par thermie, une unité de quantité de chaleur.
De tels prix n’avaient plus été enregistrés depuis mars, lorsque le gaz naturel européen et britannique avaient été propulsé jusqu’à leurs plus hauts historiques. L’inflation au Royaume-Uni pourrait d’ailleurs atteindre 18,6% début 2023 en raison de la flambée attendue des factures d’énergie, alimentée par les prix extrêmes du gaz, selon une étude de la banque américaine Citi.
Un pic à 10,01 dollars
Aux États-Unis, le gaz poursuivait sa flambée mardi avec un pic à 10,01 dollars par million de British thermal unit (BTU, une unité de mesure anglo-saxonne), un nouveau record depuis 14 ans.
« Le gaz naturel est une arme bien plus efficace dans les mains des politiciens russes que la kalachnikov dans les mains de leurs soldats », commente Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Les cours du gaz ont en effet été propulsés par le géant russe Gazprom, qui a annoncé la semaine dernière que ses livraisons de gaz russe à l’Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seraient interrompues pendant trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de « maintenance ».
Le brut remonte lui aussi
Tamas Varga rappelle que le lancement du gazoduc Nord Stream 2 a été suspendu quelques jours avant le début de l’invasion russe de l’Ukraine. « Le fait est qu’environ 75% de moins de gaz naturel atteint l’Europe par rapport à il y a un an », relève-t-il.
Quant aux cours du brut, ils remontaient mardi. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, pour livraison en octobre montait de 1,45% à 97,88 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, prenait quant à lui 1,79%, à 91,98 dollars.
L’Opep+ peut « réduire à tout moment sa production »
Lundi, le ministre saoudien de l’Énergie, Abdelaziz ben Salmane, a affirmé que l’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) avait les moyens notamment de « réduire à tout moment sa production » pour faire face aux défis d’un marché pétrolier « tombé dans un cercle vicieux de faible liquidité et de volatilité extrême ».
« La volatilité et la faible liquidité envoient des signaux erronés aux marchés à un moment où l’on a besoin le plus de clarté », a dit le ministre saoudien qui s’exprimait dans un entretien avec l’agence Bloomberg.