Ils n’ont jamais été aussi chers : le cuivre, baromètre de l’économie mondiale, ainsi que le minerai de fer ont atteint vendredi des sommets historiques, tirés par la forte demande notamment en Chine où l’activité repart après la pandémie.
Le cuivre a touché à 11h40 à Paris 10 311,00 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), battant son précédent record de février 2011, quand celle de minerai de fer a atteint 202,65 dollars, une première selon l’indice de référence compilé par S&P Platts depuis 2008.
Outre de meilleurs perspectives économiques mondiales, les cours bénéficient d’un dollar en petite forme.
« La hausse des prix des matières premières ne montre aucun signe d’essoufflement », constatent les analystes de Deutsche Bank.
L’appétit de métal rouge provient principalement de la Chine qui engloutit la moitié de la production de la planète; le minerai de fer profite quant à lui de la forte demande en acier, dont il est un composant essentiel.
Après des jours fériés dans le pays suivant le 1er mai, la demande a connu une forte reprise propulsant à de nouveaux records les prix.
« La Chine ayant repris le travail, cela a permis au minerai de fer de franchir un cap historique », souligne Julien Hall, analyste de S&P Global Platts, qui ajoute par ailleurs que « le mois de mai est considéré comme la haute saison de la construction ».
Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est également connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).
Étain et palladium recherchés
Les prix sont également tirés vers le haut par un dollar en berne, qui a abandonné plus de 0,5% de sa valeur face à un panier de monnaies lors des trois dernières séances, ce qui le rend plus intéressant pour les investisseurs munis d’autres devises.
Ce mécanisme a alimenté la hausse de la plupart des matières premières cette semaine.
Ainsi l’étain, prisé pour les circuits électroniques, les composants automobiles et les batteries a atteint jeudi 30 280 dollars la tonne sur le LME, un prix plus vu depuis mai 2011.
Cette poussée traduit une forte demande mais aussi une petite taille de marché qui amplifie les mouvements de prix.
Le prix du palladium a quant à lui touché mardi 3 018,00 dollars l’once, une première dans l’histoire, porté par des problèmes d’offre alors que la demande augmente.
Métal précieux, le palladium est principalement utilisé par l’industrie automobile pour fabriquer des catalyseurs. Sa demande est donc dopée par les normes anti-pollution de plus en plus strictes à travers le monde.
« Le potentiel de hausse supplémentaire du palladium devrait progressivement être limité », a nuancé Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, « car les prix actuels inciteront les producteurs automobiles à penser de plus en plus à remplacer le palladium par le platine, beaucoup moins cher, lorsque cela est techniquement possible ».
L’or faisait quant à lui « exception » dans le monde des matières premières, selon Carlo Alberto de Casa, d’Activtrades.
En baisse depuis le 1er janvier, le métal jaune a néanmoins retrouvé jeudi et vendredi un prix supérieur à 1 800 dollars l’once pour la première fois depuis le 25 février.
AFP