Au lendemain du verdict rendu dans le procès des lanceurs d’alerte de l’affaire LuxLeaks, le gendarme allemand des marchés financiers, le Bafin, a annoncé la création d’une plateforme dédiée à ces employés qui agissent dans l’intérêt général. Le but : permettre à ces derniers de signaler des comportements douteux sans craindre de voir leur identité révélée.
« Avec cette plateforme, le Bafin ne crée pas seulement un site centralisé pour traiter de tels signalements, mais également une procédure destinée à protéger l’identité des lanceurs d’alerte et des personnes concernées », précise l’autorité financière dans un communiqué.
Cette plateforme, opérationnelle à partir de samedi, sera accessible directement depuis le site internet du Bafin. « En identifiant des entorses au droit prudentiel, les lanceurs d’alerte revêtent une grande importance. Ils peuvent apporter une contribution précieuse dans l’identification de comportements criminels de la part de personnes individuelles ou d’entreprises », estime le gendarme financier allemand.
L’Europe invitée à faire avancer les choses
Cette initiative intervient alors que le débat bat son plein en Europe concernant le statut juridique des lanceurs d’alerte. En France, la Cour de cassation a estimé jeudi que les salariés dénonçant des comportements douteux au sein de leur entreprise devaient bénéficier d’une « immunité » vis-à-vis de leur employeur, alors que le Parlement débat de l’instauration d’un statut protecteur pour les salariés qui dénoncent des actes illicites commis sur leur lieu de travail.
Cet arrêt de la Cour de cassation est intervenu au lendemain de la condamnation par la justice luxembourgeoise d’Antoine Deltour et Raphaël Halet, anciens employés du cabinet PwC dont les fuites sur les montages fiscaux permettant à des multinationales d’échapper à l’impôt avaient été à l’origine de l’affaire LuxLeaks.