Un tiers des résidents n’aime pas parler d’argent selon le sondage «Les Luxembourgeois et l’argent» commandé par Atoz. Où l’on apprend que l’on est riche à partir de 12 018 euros par mois selon les sondés.
Mardi, le cabinet de conseil fiscal Atoz présentait le résultat d’un sondage réalisé du 21 août au 2 septembre. Il en ressort plusieurs messages. Explications.
Peut-on parler ouvertement d’argent au Luxembourg? À première vue, oui, si l’on en croit les chiffres du sondage «Les Luxembourgeois et l’argent : réussite, bien-être et responsabilité» dévoilé mardi.
Entre le 21 août et le 2 septembre, l’Institut Quest a mené une enquête commandée par le cabinet d’expertise en fiscalité Atoz. Sur un échantillon de 1 000 habitants du Grand-Duché et 108 frontaliers consultés simultanément et en complément, seulement 29 % de la population interrogée s’est montrée réfractaire à l’idée de parler ouvertement de ce sujet.
Un changement culturel
Pour les autres, il apparaît que parmi les plus bavards figurent les jeunes âgés de 18 à 39 ans ainsi que les frontaliers. Ils considèrent que l’on devrait pouvoir en parler plus librement ou même qu’il s’agirait d’une bonne chose pour la culture et l’éducation financière des Luxembourgeois. Pour Keith O’Donnell, managing partner d’Atoz, «l’attitude face au tabou montre un changement culturel du pays qui s’internationalise».
Autre aspect évoqué dans le rapport : l’importance de l’argent. Il s’avère que 62 % des sondés estiment que l’argent est quelque chose qui est important dans la vie. Mais à partir de quel salaire peut-on être considéré comme riche? «Si la question était posée en France, répond Keith O’Donnell, la valeur correspondrait à, à peu près 5 000 euros. Ici au Luxembourg, les personnes interrogées ont fait surgir un tout autre chiffre. Pour être riche, il faudrait toucher un salaire net de 12 018 euros.»
Relations et prise de risques
À la question «À partir de quel patrimoine – hors biens immobiliers – peut-on être considéré comme riche?», la réponse est la suivante : à partir d’un million d’euros au Luxembourg, moins d’un million d’euros ailleurs en Europe. Pour le représentant d’Atoz, questionné sur son avis personnel, «la richesse est subjective. Selon moi, et ce n’est que mon avis, la richesse ne s’estime pas qu’à l’argent que l’on possède ou qu’à son patrimoine. La richesse va de pair avec le bien-être et je pense que l’on peut gagner bien moins que 12 000 euros et être riche, si l’on est heureux dans sa vie.»
Quels sont les ingrédients d’une réussite financière? Selon 40 % des Luxembourgeois,Les «il faut travailler dur», contre 57 % pour les autres nationalités sondées. Pour 30 % de Luxembourgeois, il est nécessaire d’«avoir des parents riches», contre 19 % pour les autres nationalités. Si pour ces deux réponses, les Luxembourgeois et les frontaliers ont des avis différents, ils voient les choses de la même manière concernant l’intérêt d’avoir des relations (39 % de Luxembourgeois, 40 % pour les autres), celui d’être intelligent et ingénieux (40 % contre 43 %) ou encore sur la nécessité de prendre des risques pour réussir (43 % contre 41 %).
Face à la réussite financière «des autres», le sondage révèle que 23 % des sondés luxembourgeois admirent les gens qui ont réussi, et s’en inspirent même, contre 37 % de la population étrangère. Une différence notable, même s’il faut soulever un point important : difficile de comparer les réponses de 1 000 Luxembourgeois à celles d’une centaine de frontaliers seulement. Autre point évoqué : la contribution des plus riches aux recettes de l’État. Pour 37 % des sondés, les personnes qui possèdent les revenus les plus élevés devraient payer plus de 50 % d’impôts.
Sarah Melis
En moyenne, les résidents luxembourgeois considèrent que le revenu net individuel nécessaire pour «joindre les deux bouts» est de 3 016 euros.