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L’Allemagne sous pression pour relancer la zone euro


Le président de la BCE Mario Draghi (à gauche) et le président de la Deutsche Bundesbank (Banque centrale allemande) Jens Weidmann (Photos : AFP).

L’Allemagne était pressée par les autres pays de la zone euro d’investir davantage pour relancer l’économie européenne, avec un message très clair émis vendredi par Mario Centeno, président de l’Eurogroupe, après une réunion des 19 à Helsinki. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, va de le même sens aussi.

« Les pays qui disposent d’une marge budgétaire devraient l’utiliser pour contrer le ralentissement de l’économie », a dit le ministre portugais des Finances, qui préside actuellement le cénacle des 19 membres de la zone euro, lors d’une conférence de presse. Il n’a pas nommé directement Berlin, mais il répondait à une question sur l’Allemagne, alors que les appels du pied se multiplient à l’attention de la première économie de la zone euro.

Jeudi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui avait annoncé au préalable un vaste cocktail de mesures anti-crise pour les 19 Etats de l’euro, avait lui aussi exhorté « les pays avec de la marge budgétaire » à investir. Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovkis a abondé dans son sens vendredi à Helsinki: « la politique monétaire ne peut pas tout faire. Nous invitons les pays avec une marge budgétaire à l’utiliser pour soutenir l’économie ».

Mêmes messages répétés par les ministres Finances français et luxembourgeois, Bruno Le Maire et Pierre Gramegna. Le ministre français s’est au passage félicité que dans certains Etats, le « débat est en train de bouger », citant la Finlande et les Pays-Bas. « Je considère qu’il y a aujourd’hui une prise de conscience sur la nécessité d’investir davantage en profitant des taux d’intérêt bas ou des taux d’intérêt négatifs pour relancer la croissance en Europe », a dit M. Le Maire.

D’autres devraient rembourser leur dette

En revanche, sa consoeur suédoise, Magdalena Andersson, dont le pays n’appartient pas à la zone euro, s’est montrée bien plus circonspecte: « Peut-être que les pays qui poussent l’Allemagne (à investir davantage, ndlr) auraient dû passer davantage de temps les années passées à rembourser leur dette ». Quant à l’Allemand Olaf Scholz, il ne s’est pas prononcé sur le sujet et a éludé une question sur la panoplie de mesures adoptée jeudi par la BCE pour soutenir l’économie. « Il est important, et surtout en Allemagne, de s’engager pour l’indépendance de la BCE sur le modèle de la Bundesbank. Et nous devons honorer ce succès (d’indépendance de la BCE, ndlr) en faisant preuve d’une certaine retenue dans les commentaires concernant les décisions de la BCE », a-t-il dit.

Dès jeudi, le journal populaire allemand Bild s’était emporté contre les mesures de soutien à l’économie présentées par la BCE, affirmant: « C’est un jour noir pour les épargnants allemands ». Mardi, alors que les spéculations des marchés sur un plan de relance budgétaire en Allemagne allaient bon train, M. Scholz avait présenté, devant la chambre basse du Parlement, un budget 2020 à l’équilibre, conformément au dogme budgétaire respecté depuis 2014. Il avait assuré « être en position, si une crise économique éclatait en Allemagne et en Europe, d’y faire face avec beaucoup, beaucoup de milliards ».

AFP

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