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L’ALEBA toujours dans la course


Robert Scolati et Laurent Mertz savent que la crise n'est pas totalement digérée pour les banques. (Photo Isabella Finzi)

L’ALEBA, premier syndicat des employés de banque et assurance de la Place financière a dressé hier à Leudlange, le bilan de l’année écoulée lors de son Assemblée générale annuelle.

« Le 15 octobre 2014, vous avez donné votre confiance à une nouvelle équipe. Nous sommes en train de suivre votre mandat », déclare Roberto Scolati, président de l’ALEBA devant une assemblée réunissant délégués et membres du syndicat. Lors de l’Assemblée générale annuelle, il a rappelé que l’ALEBA avait «beaucoup de chemin à faire. Nous nous adaptions aux conditions d’aujourd’hui et c’est pour cela que nous avons un nouveau slogan : ‘preserving the future’», indique-t-il.

À l’image de son prédécesseur Marc Glesener, président du syndicat de 1994 à 2014, il est revenu sur la situation du secteur financier. Il observe que «la crise (n.d.l.r financière) n’est pas surmontée». Il évoque sans détours les excellents résultats du secteur financiers relayés dans les médias, égratignant au passage le patronat qui «lorsqu’il faut donner une partie du gâteau (aux salariés), le patronat dit autre chose». C’était le cas lors des négociations de la Convention collective des assurances qui se sont clôturées le 15 juin dernier par la signature du nouveau contrat collectif.

Une métaphore automobile

Dans son discours, Laurent Mertz, le nouveau secrétaire général, a comparé l’ALEBA à «une voiture de course, performante, bien étudiée, qui a fait ses preuves dans de nombreuses compétitions, sur de multiples circuits, depuis plus de 95 ans». Il a rappelé qu’un «nouveau pilote s’est installé au volant» du véhicule «ALEBA». Et il s’agit du Comité exécutif qui lui aussi a été renouvelé à la mi-octobre dernier.

Comme le président, Laurent Mertz a évoqué les «chantiers importants» auxquels l’équipe exécutive a fait face. Il a détaillé, entre autres, la nouvelle organisation interne, le nouveau logo accompagné du slogan «preserving your future» et le nouveau site internet disponible en trois langues ( français, allemand, anglais).

Il est également revenu sur la situation de la Place financière. Citant les chiffres énoncés par l’ABBL et l’ACA, il relève que «le résultat net des banques a copieusement progressé et les profits grossissent. Ils ont augmenté de 14,8 % en 2014 par rapport en 2013, passant de 3,6 à 4,2 milliards d’euros». Il rappelle qu’en 2011, «ils s’établissaient à 2,5 milliards».

Continuant sur sa lancée, le secrétaire général énonce que les frais administratifs et de personnel déclinent sensiblement de 2013 à 2014 passant pour les premiers de 2,5 milliards à 2,4 milliards et pour les seconds de 2,745 à 2,623. «Bref, si j’étais Yves Mass (n.d.l.r président de l’ABBL), ironise-t-il, je serai donc plutôt satisfait».

Bien que les résultats financiers soient excellents autant dans les banques que dans les assurances, Laurent Mertz s’interroge sur les motifs qui poussent, selon lui, le patronat à «continuer à mettre sous pression l’emploi sur la Place financière». La réponse est simple : «je ne vois qu’une seule raison : sacrifier l’emploi et les conditions de travail sur l’autel d’une poursuite effrénée vers toujours plus de profit , toujours plus de rentabilité», articule-t-il.

Il égrène en poursuivant son idée les derniers plans sociaux ou conventions d’entreprises signés ces derniers mois. Du côté des banques, il s’agit de Landesbank Berlin, de RBS et de Commerzbank. Dans les assurances, Laurent Mertz rappelle que NPG Wealth Managementa licencié 47 personnes. «À ceux qui auraient la mémoire courte, je leur rappelle qu’entre 2008 et 2014, plus de 2 7000 personnes ont été touchées par des licenciements collectifs». Une manière de dire que les conséquances de la Crise financière se font encore sentir.

Aude Forestier