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La Ville de Nancy lance le commerce à l’essai


La boutique de la Grande Rue est pour l’instant décorée aux couleurs de l’opération. Mais le 1 er octobre, un premier commerçant y testera sa nouvelle activité. (photo Fred Mercenier/L’Est Républicain)

C’est une première en Lorraine. Face à la vacance des cellules commerciales, la Ville de Nancy, avec l’association Alexis, propose un commerce à l’essai, avec loyer modéré et accompagnement. Celui-ci a 6 à 18 mois pour réussir.

Le dispositif a été officialisé mardi et une dizaine de personnes ont déjà marqué leur intérêt. Le 1er octobre, un commerçant à l’essai, soigneusement sélectionné, s’installera au 68 Grande Rue, dans un local appartenant à la Ville de Nancy. A l’exception de la restauration, tout type d’activité y est possible.

D’une surface commerciale de 30 m², il comprend une surface équivalente de stockage avec coin cuisine. Jusqu’en 1999, il a abrité un tabac-presse parti en face. Depuis ? Plus rien. Le musée lorrain des arts et traditions populaires, dont l’entrée se situe juste à côté, en avait fait une pièce de stockage.

Mauvaises vacances

Comme partout ailleurs, le commerce de centre-ville souffre à Nancy. La vacance des cellules y est évaluée à 8 %. D’où cette initiative. La première du genre en Lorraine.

Ce concept, démarré à Noyon (60) en 2013, fait désormais florès. L’idée consiste à aider un jeune créateur d’entreprise à se lancer dans les meilleures conditions. Un véritable test en situation réelle.

« Le loyer y sera inférieur de 30 à 40 % par rapport aux prix du marché », précise Louis-Michel Barnier, délégué général de l’association Alexis.

Depuis 1982, cet outil régional aide à la création, au développement et à la transmission d’entreprise. Il est la cheville ouvrière de cette opération. « Nous l’avons proposée à la Ville qui a adhéré tout de suite », précise le responsable.

Accompagner

Possédant déjà une couveuse d’entreprises, Pacelor, la structure se prévaut d’un savoir-faire indéniable en matière d’accompagnement. Elle le mettra à la disposition du porteur de projet. « Nous lui proposerons un appui technique que ce soit dans l’aménagement du commerce, dans la commercialisation ou la gestion. » Le tout pour une durée de 6, 12 ou 18 mois.

A l’issue, si l’expérience s’est avérée concluante, le commerçant sera invité à voler de ses propres ailes. « Nous l’aiderons à trouver un autre local et nous continuerons à l’accompagner si nécessaire », assure Louis-Michel Barnier.

Aller plus loin

L’avantage est double : « Cela évite de partir sur un bail commercial de trois ans et cela permet d’être accompagné. » A elle seule, la boutique ne relancera évidemment pas le dynamisme du centre-ville. Mais l’objectif est de développer le concept : « Nous ne sommes qu’au début de cette dynamique. L’idée est d’aller plus loin. Dans un premier temps, cela nous permet déjà de repérer de futurs créateurs », assure le dirigeant associatif tout en espérant que l’initiative incitera les bailleurs privés à proposer des loyers plus abordables : « Le fait d’avoir l’assurance d’être confronté à des projets sûrs, qui s’inscrivent dans la durée, pourrait les y inciter. »

Philippe Marque (Le Républicain lorrain)