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La Spuerkeess va fermer 11 agences


À l'avenir, l'ensemble des agences BCEE seront des espaces modernes et ouverts. (crédit photo : bcee)

La Banque et Caisse d’Épargne de l’État (Spuerkeess) a annoncé la fermeture de 11 agences dès le 27 mars.

Face aux nouvelles habitudes bancaires des clients, qui privilégient les outils digitaux pour les opérations bancaires de base, la BCEE a décidé de revoir son tissu d’agences.

«Ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête. Nous préparons cela depuis maintenant plus d’un an», assure la direction de la banque. Cette dernière justifie cette décision par une baisse de la fréquentation de certaines agences, tout en précisant que la clientèle continue de privilégier le contact physique pour toutes les activités de conseil et notamment en matière de crédit et de placement. Autrement dit, les clients, quel que soit leur âge, se déplacent de moins en moins aux guichets des agences pour effectuer des opérations bancaires basiques.

Ainsi, si la BCEE a décidé de fermer onze agences, où plutôt «fusionner» pour reprendre ses termes, la banque a mis en place d’autres solutions pour compléter son offre et être en adéquation avec les attentes de sa clientèle. «Nous avons effectué une analyse de la fréquentation de notre réseau d’agences et identifié 11 sites que nous allons fusionner avec les agences les plus proches dès le 27 mars prochain», justifie la direction de la banque luxembourgeoise. Cette dernière insiste d’ailleurs sur le «besoin d’adapter (son) réseau en fonction des nouvelles habitudes bancaires de (ses) clients» tout en soulignant que cette réorganisation du réseau n’obéit pas «à une logique d’économie». «Nous investissons entre 5 et 6 millions d’euros par an dans nos agences et leur rénovation. Mais d’un autre côté, nous avons vu dans certaines agences une baisse de la fréquentation pouvant atteindre 60 à 65 %», assure encore la direction.

En effet, on peut constater que les agences les plus récentes sont des lieux plus ouverts et modernes, davantage axés sur le conseil que la traditionnelle agence bancaire austère avec un guichet voire une vitre blindée.

Avec cette stratégie, la BCEE passera de 65 agences à 54 dans le pays. Et les 38 salariés travaillant dans les 11 sites concernés par une fusion «seront réaffectées dans le réseau».
Consciente que l’annonce de la fermeture de 11 agences – Belle-Étoile, Bridel, Colmar-Berg, Esch-Lallange, Hosingen, Larochette, Pommerloch, Réiserbann, Wasserbillig, Rumelange et Rodange – risque de faire grincer des dents, notamment du côté de l’Union luxembourgeoise des consommateurs, la direction de la banque entend mettre en place des solutions.

Des solutions complémentaires

«Il faut comprendre qu’il s’agit d’une adaptation de notre réseau afin d’être encore plus proche de nos clients. Nos agences seront plus modernes et ouvertes, comme c’est le cas dans nos agences les plus récentes. Et cette réorganisation n’exclut pas la création de nouvelles agences dans l’avenir», précise encore la direction de la BCEE.

Dans le même temps, la banque a annoncé un élargissement de ses horaires d’ouverture, notamment pour les rendez-vous avec des conseillers spécialisés. La BCEE a aussi lancé «Spuerkeess Direct», un centre de compétences joignable exclusivement via téléphone et canaux digitaux, afin de mettre en relation les clients et des agents pour guider et accompagner sur des opérations bancaires de bases.

Enfin, la banque n’exclut pas d’élargir à d’autres zones du pays son service de «banque mobile» qui opère dans le nord et l’est du pays. «C’est une piste envisageable. Pour le moment, l’agence mobile connaît un grand succès dans le nord et l’est du Luxembourg. Mais encore une fois, l’importance pour nous n’est pas le nombre de clients qui utilisent l’agence mobile, mais bien le fait de leur apporter une solution de proximité. Dans l’ensemble, l’agence mobile, la Spuerkeess Direct et l’élargissement des heures d’ouvertures sont complémentaires à notre réseau», assure la direction de la BCEE.

La principale banque du pays suit donc la même stratégie qu’un autre acteur majeur de la «vie de quartier», Post, qui tente également de repositionner son réseau en fonction des nouveaux modes de consommations des clients, qui sont de plus en plus portés sur les outils digitaux et positionnés sur des centres urbains et d’emplois denses.

Jeremy Zabatta