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La demande en pétrole, reflet de la mobilité et de la reprise économique, progresse fragilement


Le marché du pétrole a plongé depuis plusieurs semaines en raison des restrictions mises en place à travers le monde pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus. (Photo / Editpress)

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’est montrée jeudi un peu moins pessimiste dans ses prévisions de baisse de la demande de pétrole pour 2020, à la faveur des premières mesures de déconfinement, tout en soulignant les incertitudes liées à une éventuelle deuxième vague de la pandémie.

Pour l’année 2020, la baisse de la demande est désormais estimée à -8,6 millions de barils par jour (mbj), indique l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole, et non -9,3 millions comme elle le prévoyait en avril. Ce qui resterait malgré tout « la chute de consommation la plus importante de l’histoire » de l’industrie, souligne-t-elle. « La mobilité reste limitée pour de nombreux citoyens, mais les entreprises et commerces commencent à rouvrir et les gens retournent au travail, ce qui alimentera la demande de pétrole, bien que de manière modeste au début », souligne le rapport, tout en relevant l’incertitude quant à la capacité des Etats à déconfiner sans faire repartir l’épidémie.

Après un « mois d’avril noir », « il se pourrait que le pire soit derrière nous », a souligné jeudi Neil Atkinson, le responsable de la division Marchés pétroliers de l’AIE. Du côté de l’offre, « la production a réagi de manière très forte », qu’il s’agisse de la forte baisse de la production américaine ou de l’accord au sein de l’Opep+, l’Opep ayant fini par s’entendre avec son partenaire russe pour limiter son offre. « Nous voyons de premiers signes de rééquilibrage graduel des marchés pétroliers. (Mais) c’est encore graduel, et fragile », a commenté le directeur de l’AIE, Fatih Birol.

Contenir l’offre pour juguler la baisse des cours

Le marché du pétrole a plongé depuis plusieurs semaines en raison des restrictions mises en place à travers le monde pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus, qui affectent la demande pour les transports ou l’industrie, mais aussi d’une guerre des prix déclenchée par l’Arabie Saoudite. Parmi les incertitudes, figure du côté de l’offre celle du respect de l’accord au sein de l’Opep+ par ses parties principales, dont Ryad.

« Ce sont de grandes questions, et les réponses que nous obtiendrons dans les prochaines semaines auront des conséquences majeures pour le marché du pétrole », dit l’AIE. Reste que les producteurs commencent à ressentir durement eux-mêmes la baisse de leurs revenus pétroliers, ce qui pourrait les inciter à contenir l’offre.

L’Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis ont ainsi annoncé lundi vouloir diminuer davantage encore leur production de brut, au-delà des engagements pris dans le cadre de l’Opep+. Pour Ryad, cette coupe d’un million de barils par jour (mbj) ramènerait la production du pays, le plus grand exportateur mondial de pétrole, à 7,5 mbj.

 

LQ / AFP

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