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La CSL égratigne l’OCDE


La Chambre des salariés rappelle que l'indexation des salaires maintient la paix sociale au Luxembourg. (photo archives LQ)

La Chambre des salariés (CSL) a commenté jeudi les recommandations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour l’économie du pays. L’institution représentative des travailleurs du secteur privé est très critique.

Les recommandations de l’OCDE pour l’économie luxembourgeoise n’ont pas laissé la Chambre des salariés indifférente. Jeudi, l’institution les a commentées et a formulé quelques critiques. Dans un communiqué, la CSL relève dans un premier temps les perspectives de croissance pour l’ensemble de la zone euro : «Elles sont plus pessimistes que celles publiées l’année précédente». Elles sont de «1,4  % contre 1,7  % pour 2015 dans la précédente publication de 2014», souligne la Chambre.

Concernant le Luxembourg, l’OCDE, dans son rapport, a revu les prévisions de croissance en hausse. Ce qui devrait «lui permettre de se positionner sur un sentier de croissance consolidé affichant désormais 2,7  % et 2,9  % de progression du PIB en 2015 et 2016», indique la CSL. Pour elle, les recommandations concernant la politique budgétaire menée par le gouvernement Bettel sont «non pertinentes».

L’institution représentative des salariés et des pensionnés du secteur privé estime que ces perspectives plus positives pour le Grand-Duché peuvent être considérées comme «le résultat de l’opposition syndicale qui a su adoucir quelque peu la politique budgétaire plus restrictive qui avait été initialement prévue par le gouvernement». L’action syndicale aurait donc évité que «la demande interne ne soit encore plus affectée par le paquet de mesures d’économies que le gouvernement a récemment mis en place».

Contre les politiques d’austérité

Selon la CSL, les recommandations de l’OCDE, qui sont en faveur de la poursuite des politiques d’austérité au sein des pays de la zone euro, n’auraient pas un impact positif. Au contraire, les politiques d’austérité «constituent un risque particulier pour l’économie luxembourgeoise, compte tenu de son très haut niveau d’ouverture».

L’institution luxembourgeoise exhorte l’Organisation de coopération et de développement économiques à changer de tactique. Cela afin que la dépendance du Luxembourg vis-à-vis de l’extérieur continue à être le moteur principal de sa croissance. Elle lui recommande de se tourner vers des politiques «alternatives» et demande au gouvernement de faire de même.

Renforcer la cadre budgétaire par un plafonnement des dépenses constitue, pour la CSL, «un non-sens économique et démocratique». Le mécanisme d’indexation des salaires, souvent critiqué par le patronat, l’a aussi été par l’OCDE dans son rapport. Favorable à l’indexation, la Chambre juge que «cet opprobre jeté au Luxembourg à propos de son système d’indexation des salaires n’est pourtant pas justifié dans la mesure où ce mécanisme ne génère pas de boucle prix-salaire».

L’indexation garantit la paix sociale

Elle rappelle que l’indexation est «la pierre angulaire de la paix sociale au Luxembourg. Elle génère des externalités sociales positives, mais aussi économiques, en évitant des grèves.»

Enfin, la CSL se demande si les recommandations ne seraient pas susceptibles de renforcer les inégalités sociales qui se sont récemment accrues. Un ajustement du système de prélèvement et de prestations est une proposition de l’OCDE «absolument inopportune», car la population ne bénéficie plus des fruits de la croissance. La CSL conclut en affirmant que «la réforme fiscale à venir devra absolument favoriser les ménages à faibles et moyens revenus, en vue de lutter contre cette évolution qui se dessine depuis plusieurs années».

Aude Forestier

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