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La chine veut se relancer


Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a martelé que son gouvernement avait les moyens de redonner un coup de fouet à la croissance du pays.

La Chine dispose d’un arsenal de mesures pour stimuler son économie en plein ralentissement, a assuré hier à Pékin le Premier ministre Li Keqiang, en clôturant la session annuelle du Parlement, rituel contrôlé de bout en bout par le parti communiste.

Face à plus de 800 journalistes rassemblés dans l’enceinte solennelle du Grand Palais du Peuple, le numéro deux chinois a abordé les grands sujets d’actualité, de la corruption des élites à la pollution de l’air, du planning familial aux tensions avec le Japon. Mais c’est bien l’économie qui a été au centre des deux heures d’une conférence de presse parfaitement huilée, Li Keqiang affirmant que le gouvernement était prêt à « redoubler d’efforts » pour tenir ses objectifs. « Nous avons encore à notre disposition toute une série d’outils » de soutien à l’économie, a déclaré le chef du gouvernement, réputé compétent dans ce domaine. Sur fond de craintes de spirale déflationniste, la Chine affronte une conjoncture maussade, avec de récentes statistiques décevantes sur son secteur manufacturier, sa consommation intérieure et ses exportations. M. Li, 59 ans, s’est félicité que le gouvernement n’ait pas eu recours à des « initiatives massives de relance » ces deux dernières années.

Le concept de « nouvelle normalité »

Pour stimuler l’activité, la Banque centrale (PBOC) a toutefois enchaîné, ces derniers mois, les mesures d’assouplissement monétaire, baissant notamment à deux reprises ses taux d’intérêt pour des résultats jugés limités. Le gouvernement chinois table sur une croissance de l’ordre de 7 % en 2015, son niveau le plus faible depuis un quart de siècle. « Mais cela ne sera pas facile d’y parvenir », a prévenu M. Li. « Les difficultés demeurent, et elles vont même s’accentuer. » Pour ce rendez-vous annuel avec le Premier ministre chinois, les médias, y compris étrangers, ont dû soumettre leurs questions à l’avance. Li Keqiang a donc pu y répondre en donnant à l’exercice l’apparence de pluralisme voulue par le régime. Dans un rare aveu d’impuissance, il a admis l’échec relatif de la lutte contre la pollution atmosphérique.

« Les progrès auxquels nous sommes parvenus ne sont pas à la hauteur des attentes de la population », a-t-il dit, une semaine après la décision des autorités de censurer un documentaire vidéo incisif sur cette question sensible. Pour Li Keqiang, ce problème trouvera sa solution dans le nouveau modèle économique promu par Pékin, celui d’une « nouvelle normalité » censée placer le pays sur une trajectoire de croissance plus pérenne. Ce concept de « nouvelle normalité » englobe une série d’évolutions économiques et sociétales : la fin d’un modèle de production à faible coût, la réduction progressive des dangers liés à l’endettement et aux bulles spéculatives, un mode de développement plus respectueux de l’environnement, la lutte contre les surcapacités industrielles, un meilleur fonctionnement du marché. Bref, une montée en gamme de l’économie davantage tournée vers la consommation intérieure et les progrès technologiques, à l’opposé des folles cadences au rendement.

Interrogé sur le fait de savoir si la Chine était désormais la première économie mondiale – ce que certains ont annoncé en mesurant sa richesse nationale par la parité de pouvoir d’achat (PPA) – Li Keqiang a répondu par la négative. Le pays est encore derrière 80 autres en PIB par tête, a-t-il rappelé. Li Keqiang a également ouvert la voie à de nouvelles réformes de la politique décriée de l’enfant unique, face au vieillissement de la population qui en résulte et au déséquilibre hommes-femmes au profit des premiers. « Nous pèserons le pour et le contre » avant tout nouveau changement, a-t-il toutefois souligné.

AFP

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