Dans leur second baromètre de l’emploi, l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et la Federation for Recruitment, Search & Selection (fr2s) – un cabinet de recrutement – tentent d’expliquer pourquoi le Luxembourg éprouve des difficultés à embaucher à l’étranger.
«L’index demeure un pilier de notre modèle social et le garant de la paix sociale», expliquait la présidente de l’OGBL, Nora Back, le 8 mars dans nos colonnes. Un avis que n’ont pas pris en compte les chasseurs de tête interrogés sur l’attractivité du pays. Pour eux, l’un des freins qui expliqueraient les difficultés de recrutement serait… l’indexation des salaires.
«L’indexation des salaires se révèle être un faux bon ami», expliquent-ils dans le second baromètre de l’emploi. «Elle n’est pas comprise par 73 % des maisons mères et les dissuade de renforcer leur présence à Luxembourg», poursuivent-ils. En tout, 78 % des cabinets de recrutement interrogés considèrent que l’indexation des salaires représente un frein pour que les investisseurs étrangers se renforcent au Luxembourg ou s’y implantent. Bref, selon eux, l’index n’est pas un argument d’attractivité, il n’est même pas évoqué par plus de la moitié des cabinets de recrutement quand ils recrutent à l’étranger.
Toutefois, l’indexation seule n’explique pas la pénurie de main-d’œuvre actuelle. Pour les cabinets interrogés, 85 % d’entre eux considèrent que les freins à la possibilité de faire du télétravail, notamment les limites fiscales, réduisent la capacité du Luxembourg à attirer des non-résidents : «Le télétravail et la voiture de société sont considérés comme les « benefits » préférés des candidats», estiment-ils. Mais ils notent aussi que l’image du Luxembourg n’est pas bonne à l’international, pour 40 % des sondés.
Il existe cependant des leviers pour relancer l’attractivité du pays. Parmi ceux évoqués : le Luxembourg doit faire plus d’efforts pour améliorer le « Nation Branding » et développer davantage certains régimes fiscaux et mieux les faire connaître. Et sur l’index ? Il faudrait «rassurer les acteurs internationaux sur le système national d’indexation en faisant notamment référence à l’accord du gouvernement de trouver une solution dans l’hypothèse où il y aurait plus d’un index sur un an», écrivent-ils.
L’étude complète est disponible ici.