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Ilva reprise par l’État italien


Le site a une dette de 3,1 milliards d’euros. Il emploie à Tarente plus de 10 000 personnes.  (Photo : afp)

La gigantesque aciérie du sud de l’Italie sera reprise par le gouvernement avant de trouver un repreneur.

Après des mois de négociations infructueuses avec ArcelorMittal, le gouvernement italien s’apprêtait hier soir à annoncer sa décision sur la mise sous tutelle de l’État de l’aciérie en difficulté ex-Ilva, dont le géant de la sidérurgie est le premier actionnaire. Au bord de l’asphyxie financière et croulant sous une dette de 3,1 milliards d’euros, l’ex-Ilva, l’une des plus grandes aciéries d’Europe située à Tarente (sud), n’arrive plus à rémunérer une grande partie de ses fournisseurs ni à régler ses factures de gaz et d’électricité. La société publique d’investissement Invitalia a demandé dimanche soir au ministère des Entreprises de déclencher la procédure après «le refus» d’ArcelorMittal d’injecter de l’argent frais.

Une mise sous tutelle de l’État semble avoir les faveurs du ministre des Entreprises Adolfo Urso : du moment qu’ArcelorMittal «n’a pas l’intention d’investir dans l’entreprise, je crois qu’il est juste que le pays se réapproprie le fruit de son travail et du sacrifice de générations entières», a-t-il déclaré dimanche. L’objectif affiché par le gouvernement italien est de permettre la poursuite de l’activité de l’aciérie, jugée stratégique pour le pays, et de sauvegarder ses milliers d’emplois. Sous le régime dit de «l’administration extraordinaire», le gouvernement nomme des commissaires chargés de gérer l’entreprise et de préparer un plan de sauvetage en attendant l’arrivée d’un nouvel investisseur.

Parmi les candidats figurent selon la presse italienne le groupe sidérurgique ukrainien Metinvest, à la recherche de nouveaux sites de production depuis la prise de contrôle en mai 2022 par l’armée russe de son aciérie géante Azovstal à Marioupol (sud-est). Également en lice pour remplacer ArcelorMittal, le sidérurgiste italien Arvedi et le groupe indien Vulcan Green Steel, filiale du conglomérat Jindal, qui avait déjà soumis, sans succès, une offre pour Ilva en 2017.