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Hayange : les syndicats de France Rail Industry ne veulent pas d’ArcelorMittal


Cinq repreneurs, multinationales ou fonds d’investissement, sont sur les rails pour la reprise du laminoir de Hayange, fournisseur de la SNCF (Photo RL /Armand Flohr).

Les offres de reprise de l’usine France Rail Industry de Hayange seront examinées vendredi par le tribunal de commerce de Strasbourg. Les syndicats ont émis un seul avis favorable pour l’offre du chinois Jingye. Ils s’inquiètent de voir ArcelorMittal dans la course.

L’usine France Rail Industry (FRI) de Hayange doit être cédée à un nouvel actionnaire d’ici quelques jours. Le site stratégique, seul fabricant de rails en France et fournisseur de la SNCF, attise les convoitises. Cinq repreneurs se sont positionnés : ArcelorMittal , Olympus Steel (Greybull Capital), Jindal , Liberty Steel et British Steel (racheté par le chinois Jingye en mars).

L’enjeu de l’affaire porte aussi sur l’avenir de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), désormais lié à FRI par un contrat d’approvisionnement. Greybull , Liberty Steel et British Steel se sont dès l’origine positionnés pour une offre de reprise commune des deux sites, souhaitée par le gouvernement français.

Selon une source proche du dossier, ArcelorMittal aurait désormais, aussi, fait une promesse d’achat d’Ascoval. Mais cette dernière proposition inquiète l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, FO) de Hayange. « Le gouvernement cherche à placer à tout prix Mittal. Un Mittal qui ne s’embarrasse même pas de faire des offres sérieuses… », dénonce-t-elle dans un tract.

Reprise chinoise soumise à l’autorisation de l’État

Pas plus convaincus par les financements proposés par Greybull , LibertySteel et Jindal , les syndicats n’ont émis un avis favorable que sur l’offre de Jingye (BritishSteel). L’actionnaire chinois, déjà intéressé par l’usine de Hayange en mars , est « le seul à mettre de l’argent (30 millions d’euros) sous séquestre et à avoir un projet réalisable pour Ascoval et Hayange », expliquent les représentants syndicaux. Une reprise par Jingye reste cependant soumise à l’autorisation de l’État, ce qu’il n’a pas pu obtenir jusqu’alors.

Quelle que soit la décision du tribunal de commerce, les syndicats plaident aussi pour une prise de capital minimale de l’État permettant d’intervenir dans la stratégie et demandent la création d’une commission de suivi des investissements promis.

Lucie Bouvarel (Le Républicain Lorrain)

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