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Grèce : un banquier français soupçonné de malversations financières


Un banquier français soupçonné d’être impliqué dans plusieurs affaires de corruption liées à l’attribution de marchés publics a été placé lundi en garde à vue par les autorités grecques, a-t-on appris de source policière.

Cet ancien cadre de la banque BNP Paribas, ayant notamment travaillé en Suisse et qui était sous le coup d’un mandat d’arrêt international, a été interpellé samedi à l’aéroport d’Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, avant d’être transféré en Grèce.

Jean-Claude Oswald, 55 ans, a été interrogé lundi par des juges anti-corruption sur son rôle présumé dans plusieurs affaires de blanchiment d’argent : l’une concernant des pots-de-vin distribués lors de l’achat d’armes à l’entreprise allemande Wegmann et l’autre impliquant l’achat de radars aux sociétés Ericsson et Embraer.

Jean-Claude Oswald doit par ailleurs être jugé dans le cadre d’une vaste affaire de corruption présumée dans un marché remporté par le groupe Siemens. Le groupe allemand est accusé d’avoir versé environ 70 millions d’euros de pots-de-vin lors d’un contrat conclu en 1997 pour le passage au numérique de la société des télécommunications grecque OTE. Cette affaire a valu à plus de 60 personnes, dont au moins douze anciens salariés ou cadres dirigeants de Siemens, d’être renvoyés en justice début mars.

Lors d’une intervention devant le parlement grec samedi, le ministre en charge de la lutte contre la corruption nommé par le gouvernement Tsipras a fait sensation en affirmant que la corruption et les pots-de-vin dans les contrats passés par l’État grec étaient un « phénomène endémique de la décennie 2000-2010 ».

Panagiotis Nikoloudis, ancien magistrat spécialisé dans la criminalité financière, a chiffré les pertes pour l’État à « plusieurs dizaines de milliards », y voyant « une cause essentielle » de l’explosion de la dette du pays, à l’origine des difficultés économiques de la Grèce depuis cinq ans. Le ministre a décrit un système dans lequel le pot-de-vin « de base » se situait entre 2 et 2,5% du contrat, passant à 4% pour les achats d’armes à l’étranger et jusqu’à 23% dans le domaine des achats de matériel médical.

AFP