L’énergéticien français Engie a annoncé mardi que le géant russe Gazprom l’avait informé de réductions supplémentaires et immédiates de ses livraisons de gaz auprès de lui « en raison d’un désaccord entre les parties sur l’application de contrats ».
Les livraisons de gaz russe à Engie avaient déjà considérablement diminué depuis le début du conflit en Ukraine, passant récemment à seulement 1,5 TWh par mois, a précisé Engie dans un bref communiqué. Ce chiffre est à rapporter à des approvisionnements « totaux annuels en Europe supérieurs à 400 TWh », ajoute le principal fournisseur de gaz en France, dont l’État français détient près de 24%.
Le groupe rappelle avoir déjà mis en place des mesures pour pouvoir fournir ses clients même en cas d’interruption des flux de Gazprom. « Engie avait d’ores et déjà sécurisé les volumes nécessaires pour assurer l’approvisionnement de ses clients et pour ses propres besoins », est-il indiqué dans le texte.
Jeudi dernier, les stocks de gaz de la France ont dépassé le seuil de 90% de remplissage pour l’hiver, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI) et la France est en bonne route pour tenir son objectif de 100% d’ici novembre.
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a confirmé mardi sur la radio Franceinfo que l’objectif serait atteint « d’ici à la fin de l’été » mais a averti que cela ne signifiait pas que la France aurait « suffisamment de gaz pour passer l’hiver si les Russes le coupaient et si on en consommait beaucoup ».
Fin juillet, Engie avait assuré avoir significativement réduit son « exposition financière et physique au gaz russe », qui ne représentait déjà plus qu’à peu près 4% de ses approvisionnements. « C’est complètement dans la marge de la flexibilité de nos portefeuilles, donc on n’est pas du tout inquiets », avait alors déclaré sa directrice générale Catherine MacGregor.