L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a relancé jeudi la controverse sur les hausses de tarifs des complémentaires santé, dénonçant une inflation de « plus de 4% en 2021 », alors que la Mutualité française a assuré que la tendance est en moyenne de 2,6%.
Chacun sa méthode, chacun ses résultats, et un air de déjà-vu. L’UFC-Que Choisir a dégainé la première, sur la base d’un de ses habituels appels à témoignages, qui lui a permis d’analyser « 623 contrats individuels, provenant de 123 organismes différents » (assurances, mutuelles, institutions de prévoyance).
Et ainsi de « mettre en évidence une inflation médiane des assurances santé de 4,3% », incluant l’augmentation liée à l’âge « de l’ordre de 1% à 2% ».
De son côté, la Mutualité française a enquêté auprès de 32 mutuelles couvrant 13,9 millions de personnes, en contrats individuels et collectifs.
Il en ressort « une évolution moyenne des cotisations de 2,6% », avec une hausse atténuée pour les contrats individuels (2,1%) et plus marquée pour les contrats d’entreprise (+3,3%).
Au-delà de leur façon de calculer, les deux protagonistes affichent des objectifs radicalement opposés.
L’UFC-Que Choisir, à l’origine de la loi sur la résiliation « à tout moment » des complémentaires santé, demande en effet au gouvernement de contraindre le secteur à davantage de transparence sur ses tarifs et ses « frais de gestion ».
Hausses « massives » ces dernières années
L’association n’hésite pas pour cela à insister sur les « hausses massives de cotisations de ces dernières années »: +4% en 2019, +5% en 2020 et donc +4,3% cette année.
La Mutualité, à l’inverse, veut s’épargner une nouvelle réforme, après le « 100% santé », la résiliation « à tout moment » et la « surtaxe Covid », dont les effets se feront encore sentir en 2021.
Elle souligne que, malgré le « rattrapage des soins » attendu après les confinements, la hausse des tarifs suit la tendance « observée sur les dix dernières années ».
Les statistiques publiques lui donnent plutôt raison: d’après la Drees, les complémentaires sante ont collecté 38,3 milliards d’euros de cotisations en 2019, soit 1,9% de plus que l’année précédente, après une progression de 2% en 2018.
AFP