Le mouvement de grève dans plusieurs raffineries et dépôts de carburant français initié il y a une dizaine de jours a été reconduit dimanche chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, a indiqué la CGT.
« Le mouvement a été reconduit partout », a expliqué Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies, « en l’absence de réponse de la direction générale » à la lettre ouverte adressée samedi au PDG du groupe Patrick Pouyanné. Alors que de nombreuses stations-service connaissent toujours des ruptures d’approvisionnement, le syndicat CGT du géant de l’énergie avait proposé, pour entamer des négociations dès lundi, de limiter ses revendications à la question d’une hausse des salaires.
Depuis, « c’est le silence radio », a commenté Eric Sellini.
En conséquence, la plus grande raffinerie du groupe, basée en Normandie, celle de Feyzin (Rhône), la « bioraffinerie » de La Mède (Bouches-du-Rhône) et le dépôt de carburants de Flandres près de Dunkerque (Nord) sont « toujours totalement à l’arrêt », a-t-il indiqué.
« Si on entame des négociations, ce sera sur la base de nos revendications : on demande 10 % d’augmentation sur les salaires », et que ce soit « appliqué au 1er janvier et rétroactif sur l’année 2022 », a-t-il par ailleurs précisé.
Augmentation insuffisante
Les deux sites de l’américain Esso-ExxonMobil en Normandie et à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhone) sont « toujours à l’arrêt total dimanche », a aussi indiqué l’élu CGT Christophe Aubert, qui assure que « rien ne sort des raffineries » dimanche.
« Le mouvement de grève a été reconduit sur les deux sites et ce sera probablement le cas à 14 h », a-t-il expliqué, dans l’attente d’un échange prévu ce lundi avec la direction du groupe.
La CGT a réclamé vendredi des revalorisations salariales plus conséquentes que celles proposées par la direction, qui selon Christophe Aubert suggérait « 5,5 % de hausse en moyenne avec une prime de 3 000 euros pour 2023 ».
Une augmentation « qui n’est pas suffisante pour couvrir l’inflation galopante, qui plus est dans un contexte de superprofits », a estimé Christophe Aubert. Les blocages des grévistes ont entraîné une baisse des livraisons de carburant, générant des ruptures de stocks d’essence ou de diesel en particulier dans les Hauts-de-France et l’Ile-de-France.