La poursuite de la croissance a permis de réduire le poids de la dette et du déficit publics de la France en 2022 par rapport au PIB, mais l’endettement public s’est alourdi en valeur absolue, s’approchant des 3000 milliards d’euros, a indiqué mardi l’Insee.
La croissance économique de 2,6 % enregistrée l’an dernier en France a permis de ramener la dette publique à 111,6 % du produit intérieur brut (PIB), contre 112,9 % en 2021, conformément aux anticipations du gouvernement.
L’endettement public de la France, qui s’est massivement accru avec la crise sanitaire puis l’inflation exacerbée par la guerre en Ukraine, a toutefois augmenté en valeur absolue de 126,4 milliards d’euros par rapport à 2021, atteignant 2 950 milliards d’euros, a détaillé l’Institut national de la statistique (Insee).
Le déficit public fait toutefois mieux que prévu, à 4,7 % du PIB en 2022 contre 6,5 % l’année précédente, passant sous l’objectif de 5 % qui était affiché par l’exécutif.
Bruno Le Maire salue la « résilience » de l’économie
En valeur, il s’est établi à 124,9 milliards d’euros, bénéficiant de recettes restant « dynamiques » avec une progression de 7,3 % à 95,7 milliards d’euros, selon l’Insee. Celles-ci ont atteint 53,4 % du PIB (contre 52,6 % en 2021) tandis que les dépenses ont reculé à 58,1 % du PIB (contre 59,1 %).
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a salué la « résilience » de l’économie qui a conduit à cette amélioration, tout en réaffirmant sa « détermination (…) totale » à rétablir les finances publiques.
Car si les comptes publics ont un peu meilleure mine en 2022, la dette et le déficit publics restent très supérieurs à leur niveau d’avant crise en 2019, du fait du massif « quoi qu’il en coûte » déployé par le gouvernement pour soutenir les ménages et les entreprises. La dette publique représentait alors 97,4 % du PIB quand le déficit public s’affichait à 3,1 %.
Plusieurs milliards d’euros d’économies
Pour rétablir les finances publiques, le gouvernement mise principalement sur une hausse du PIB plus rapide que celle des dépenses, qui feraient l’objet de « plusieurs milliards d’euros d’économies » dans le projet de finances (PLF) 2024.
Il prévoit de présenter vers la mi-avril sa trajectoire pluriannuelle pour les finances publiques. Il table à ce stade sur un déficit public de 5 % en 2023 qui serait progressivement ramené sous la limite européenne de 3 % en 2027, tandis que l’endettement se stabiliserait à 110,9 % à cet horizon.