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Ferrari fait son entrée à la Bourse de Milan


Une monoplace Ferrari (C) exposée parmi d'autres voitures de la célèbre marque de voitures de luxe exposée devant la Bourse de Milan le 4 janvier 2016 à Milan. (Photo : AFP)

Deux mois et demi après son arrivée à Wall Street, le constructeur italien de voitures de luxe Ferrari a fait son entrée lundi à la Bourse de Milan, parée de rouge pour célébrer l’événement.

A 09h00 locale, quatre des principales figures du groupe ont symboliquement sonné la cloche d’ouverture de la séance boursière, sur le MTA, marché principal de la place milanaise.

Le titre Ferrari, sous le symbole RACE, a débuté à 43 euros, avant de se replier légèrement puis de gagner 0,32% à 11H20 GMT dans un marché en baisse de près de 2,40%. Le 31 décembre, à New York, l’action avait clôturé à 48 dollars, soit quelque 44 euros.

«Avec la cotation de Ferrari s’est ouvert un nouveau chapitre (de l’histoire) de l’entreprise», a lancé son président, Sergio Marchionne, également directeur général de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) dont Ferrari s’est tout juste séparé.

Evoquant un peu plus tard la baisse initiale du titre, il a estimé que «cela ne signifiait rien». «Il faut du temps», a-t-il ajouté, alors qu’en raison des opérations de scission en cours, les analystes estiment que la réelle valeur du titre ne sera seulement visible que vendredi.

A New York, l’action, mise en vente le 21 octobre à 52 dollars, évolue sous les 50 dollars depuis le 16 novembre.

Au côté de M. Marchionne étaient présents le président de FCA, John Elkann, Piero Lardi Ferrari, fils du fondateur de la marque Enzo, ainsi que le président du conseil italien Matteo Renzi, qui avait obtenu des dirigeants de Ferrari que le groupe soit aussi coté en Italie.

Ce dernier a souhaité «bonne chance» à Ferrari, un groupe qui montre que «la mondialisation est notre meilleure chance». Les Italiens «ne doivent pas avoir peur du monde», a-t-il souligné.

Pacte de stabilité

Pour l’occasion, la Piazza Affari s’était drapée de rouge, couleur fétiche de la marque au cheval cabré, née en 1947 à Maranello (nord). Devant la Bourse milanaise étaient exposées huit voitures, dont la série spéciale LaFerrari et la dernière née, la F12 Tdf. A intervalles réguliers, le bruit d’un moteur rugissant se faisait entendre.

L’introduction en Bourse a été rendue possible par la scission entre Ferrari et sa maison-mère FCA, votée le 3 décembre par les actionnaires de FCA qui détenait jusqu’à récemment 90% de Ferrari. Quelque 10% du capital ont été introduits à Wall Street et les 80% restants l’ont été ce lundi à Milan. A la faveur de la scission, les actionnaires se sont vu attribuer une action Ferrari pour dix actions FCA.

Désormais, 23,5% de Ferrari est aux mains de Exor, la holding de la famille Agnelli-Elkann (propriétaire historique de Fiat), tandis que Piero Ferrari conserve 10% du capital.

Mais, en vertu du droit régissant la nouvelle entité basée aux Pays-Bas, Exor détient 33,4% des droits de vote et M. Ferrari 15,48%. Les deux, qui réunissent 48,8% des droits de vote, ont signé un pacte visant à garantir «la stabilité» du groupe.

L’objectif des récentes opérations est de donner à Ferrari les moyens de «poursuivre sa propre stratégie avec une plus grande indépendance financière et opérationnelle», a expliqué M. Marchionne.

Si l’entreprise affiche de beaux résultats – ventes en hausse de 9% et bénéfice net de 62% au 3e trimestre -, elle veut s’étendre. Ferrari, qui limite volontairement sa production à quelque 7.000 voitures, vendues au minimum 200 000 dollars, prévoit de la porter à 9 000 unités par an d’ici 2019 (+30%).

Elle veut aussi se diversifier en vendant davantage de produits dérivés (montres, appareils électroniques, etc.) parés de son emblème. Le constructeur, qui compte 2.850 employés, doit faire face au plus vite à la concurrence de Bugatti, Porsche et Lamborghini, notamment en Chine.

Du côté de FCA, l’argent récolté doit favoriser son désendettement et aider au financement de son ambitieux plan de développement de 48 milliards d’euros sur cinq ans, annoncé en 2014. Le titre FCA, qui évoluait lundi pour la première fois sans englober Ferrari, perdait 1,34% vers 11H18 GMT, à 8,45 euros, proche du prix estimé par les observateurs.

AFP/M.R.