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Exposition universelle : mettre le Luxembourg sur la carte


Le Luxembourg explique sa stratégie pour briller à Dubaï (Photo d'archives : Isabella Finzi).

La Chambre de commerce veut faire du pavillon luxembourgeois de l’exposition universelle de Dubai une vitrine pour les entreprises du pays.

Dans un peu moins d’un an, l’exposition universelle de Dubai ouvrira ses portes, l’occasion d’y découvrir le pavillon luxembourgeois. Mais dès maintenant, la Chambre de commerce se prépare à cet événement hors du commun qui devrait attirer 25 millions de visiteurs. «Une opportunité énorme de mettre le Luxembourg sur la carte», a assuré Carlo Thelen.
Ce dernier a présenté un programme économique se voulant être le reflet des activités du Luxembourg et à destination d’un large éventail de visiteurs, dans la mesure où Dubai est à la croisée des chemins entre Europe et Asie. De plus, 75 % des visiteurs viendront de l’étranger. «À la différence de l’exposition universelle de Shanghai en 2010, nous ne viserons pas uniquement le marché local, au contraire. La présence luxembourgeoise à Dubai servira de porte d’entrée vers le monde entier», a assuré le directeur général de la Chambre de commerce.
Il faut d’ailleurs souligner que Dubai (et les Émirats arabes unis) a des similitudes économiques avec le Luxembourg, deux territoires qui misent énormément sur la diversification de leurs activités. «Un des objectifs à Dubai est de permettre aux entreprises luxembourgeoises de rencontrer des partenaires potentiels et d’exploiter le pavillon national pour nouer des contacts locaux et internationaux», a expliqué Carlo Thelen.
Au sein du pavillon luxembourgeois, l’accent sera mis sur le savoir-faire luxembourgeois, sur le Made in Luxembourg et sur les secteurs d’activités clés du pays. Ainsi, il est prévu de mettre en avant le secteur spatial, celui de la construction et de l’architecture, le biomédical et la recherche, les écotechnologies ou encore la gastronomie luxembourgeoise.

Une construction dans les temps

«Nous allons créer un programme sur mesure au bénéfice de chaque secteur d’activité mis à l’honneur au sein du pavillon», a souligné Carlo Thelen. Au programme : visite organisée, participation à la foire spécialisé «UAE Anchor Event» avec des entreprises, organisation de workshops et d’ateliers de travail, etc.
Du côté du grand public, Maggy Nagel a expliqué que le «visiteur sera amené sur un chemin où les cinq sens seront sollicités avec une scénographie très moderne, expliquant l’histoire du Luxembourg, d’où l’on vient et là où nous allons. Le tout au travers des thèmes comme la diversité, l’entrepreneuriat, la durabilité et surtout la beauté du Luxembourg».
Si pour le moment le pavillon luxembourgeois n’est pas encore sorti de terre, les travaux semblent respecter les délais impartis. «Nous sommes dans les temps. Sur les 140 pavillons que comptera l’exposition universelle, nous sommes parmi les 6 pays les plus avancés», a assuré Maggy Nagel qui a également tenté de rassurer sur les conditions de travail sur place : «Le Luxembourg, mais également l’ensemble des pays et l’organisateur à Dubai ont dès le début mis ce sujet sur la table afin de travailler sur une charte allant dans ce sens. Les conditions de travail se sont améliorés et il y a une réelle volonté de Dubai.»
En janvier prochain, le gros œuvre du pavillon luxembourgeois devra déjà être bien avancé pour la visite d’une délégation luxembourgeoise présidée par le Grand-Duc héritier et dirigée par le ministre de l’Économie, Étienne Schneider. La fin des travaux est prévue pour le mois d’août 2020 afin de pouvoir laisser la place, en septembre, à une vaste répétition générale avant l’ouverture de l’exposition universelle. À noter qu’il s’agira de la 24e participation du Luxembourg qui a notamment, sous l’impulsion de la Chambre de commerce de l’époque, participé à la première exposition universelle à Londres en 1851.

Jeremy Zabatta

Quid de l’après Dubai ?

Dans un premier temps, le pavillon luxembourgeois devait être, après l’exposition universelle, démonté pour être rapatrié au Luxembourg et être remonté. «Le gouvernement en a décidé autrement à cause du prix trop élevé de l’opération : il aurait fallu dépenser 25 millions d’euros rien que pour le remonter ici au Luxembourg», a expliqué lundi Maggy Nagel.
Le pavillon luxembourgeois devrait donc être détruit près l’exposition universelle et 70 % des matériaux utilisés devront être recyclés.
Pourtant Maggy Nagel semble avoir une autre idée derrière la tête pour le pavillon. «Cela va être un beau pavillon dans un tout nouveau quartier. Je suis d’un naturel optimiste. Peut-être que le bâtiment va plaire aux Émirats arabes unis et qu’il restera finalement en place.»

Un budget dans les clous

Maggy Nagel a rappelé que le budget global de la présence luxembourgeoise à Dubai est toujours maîtrisé. «Nous sommes dans les clous avec notre budget de 32 millions d’euros», a souligné l’ancienne ministre avant de détailler : «Il faut noter que nos partenaires participent à hauteur de 7,5 millions d’euros, que Luxembourg for Business a rapporté 5,8 millions d’euros et que le sponsoring a contribué à hauteur de 2 millions d’euros.»
Autrement dit, en déduisant l’apport des divers sponsors et partenaires, l’État luxembourgeois participe directement à hauteur de 15,3 millions à un budget global de 32 millions d’euros.