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Durcissement historique des critères de prêts par les banques


La BCE a relevé ses taux de 3,50 points de pourcentage depuis juillet. (photo AFP)

Les banques de la zone euro ont durci leurs critères d’octroi de prêts à l’économie au premier trimestre au rythme le plus élevé depuis la crise de la dette souveraine en 2011, a indiqué mardi la Banque centrale européenne.

De janvier à mars, « les critères d’approbation des prêts et lignes de crédit aux entreprises ont encore été sensiblement resserrés » en net, selon un rapport trimestriel qui tombe deux jours avant la prochaine réunion de politique monétaire fixant le cap sur les taux d’intérêt.

L’ensemble de ces données – sans préjuger de l’inflation en zone euro en avril, publiée ce mardi par Eurostat – pourraient inciter l’institut monétaire à limiter la prochaine hausse des taux débattue jeudi. Les économistes parient sur une hausse de 0,25 point de pourcentage, après 0,5 point en mars.

Les banques ont également fait état d’une forte baisse nette de la demande de prêts ou de tirages de lignes de crédit des entreprises au premier trimestre, et ce, dans une proportion « la plus forte depuis la crise financière mondiale ».

Un nouveau resserrement attendu

Les critères de prêts au logement consentis aux ménages ont également été fortement resserrés en net, et dans une moindre mesure ceux du crédit à la consommation. Ce durcissement intervient après un resserrement déjà observé aux trimestres précédents et confirme que la politique de hausse des taux d’intérêt et de diminution des injections de liquidités de la BCE pour combattre l’inflation produit ses effets.

La BCE ne réinvestit que partiellement les obligations à son bilan parvenant à échéance et met fin pas à pas aux prêts géants et ciblés aux banques (TLTRO). Cela a un effet négatif sur les conditions de financement et les positions de liquidité des établissements, les amenant à resserrer les conditions de crédit.

En mars, la croissance des crédits alloués au secteur privé – entreprises et ménages – a par ailleurs continué à ralentir, à 3,8 % en données ajustées de certaines opérations financières, selon une enquête mensuelle distincte de la BCE.

La BCE a relevé ses taux de 3,50 points de pourcentage depuis juillet de l’année dernière dans le cadre d’une campagne sans précédent de resserrement monétaire visant à maîtriser la flambée des prix à la consommation.

Au deuxième trimestre, les banques de la zone s’attendent à un nouveau durcissement des conditions et de la demande de crédit dans une ampleur plus modérée sauf en ce qui concerne les prêts au logement.