Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La «Junior Entreprise Luxembourg» offre la possibilité aux étudiants de l’université d’effectuer une mission pour une entreprise pendant l’année universitaire. Lancée en 2014, elle a entamé sa deuxième saison avec un nouveau président et une envie de mieux faire connaître l’association auprès des étudiants.
Le concept de «junior entreprise» est né en France dans les années 60. Depuis, l’idée a fait son chemin et des petits à travers le monde. Au Luxembourg, JE Lux, c’est son nom, a vu le jour en 2014.
Pour Carl Massonneau, fondateur et président de l’association, la création est venue «en plusieurs étapes». La première étant son arrivée à l’université de Luxembourg où l’étudiant franco-luxembourgeois a découvert un milieu où l’on laisse «énormément de place à l’esprit d’entreprise», affirme-t-il. La seconde était l’impossibilité de mettre en pratique un savoir théorique pendant ses études. «Au moment où je suis arrivé à l’université , se souvient Carl Massonneau, l es étudiants n’avaient pas la possibilité de suivre leurs études et de travailler en même temps.»
Aujourd’hui, il en est autrement car JE Lux permet « de poursuivre ses études tout en se professionnalisant », c’est-à-dire «en réalisant des missions» auprès des entreprises qui «correspondent aux compétences des étudiants ».
L’atout du multilinguisme
Pendant la première année d’existence, JE Lux a proposé des études de marché et de faisabilité, d’image mais aussi des traductions de documents. Comme, par exemple, des «prospectus commerciaux». Le multilinguisme des étudiants est, selon le fondateur de l’ASBL, une richesse de l’université et «c’est quelque chose que l’on doit affirmer en tant qu’association».
D’ailleurs, comment les étudiants sont-ils amenés à réaliser une mission? Carl Massonneau explique que dans un premier temps, l’association rencontre l’entreprise afin de comprendre l’environnement dans lequel elle évolue. «Sur la base d’un entretien, on rédige un cahier des charges pendant 7 jours», appuie-t-il. Ainsi, l’équipe voit « quels sont les besoins que l’on a en termes d’effectif et de compétence ». Le coût de la mission et le temps consacré par l’étudiant sont définis dans le cahier. Tous deux varient selon le type de travail à effectuer.
L’entreprise a le choix d’accepter ou de refuser la proposition. En cas de refus, la proposition fait l’objet d’une deuxième version. En cas d’acceptation, « on lance le processus de recrutement ».
Indépendante de l’université
Pendant cette mission, «on rédige une description de poste», souligne Thibault Tanguy, nouveau président de JE Lux. Dans celle-ci, on trouve le profil d’étudiant recherché, la mission à effectuer et les avantages. L’étudiant est rémunéré en fonction du travail à prester. D’après Carl Massonneau, « l’étudiant peut s’épanouir dans ses études et devenir indépendant ».
Carl Massoneau, président et fondateur de JE Lux. (photo DR)
Une fois rédigée, l’offre est à la fois postée sur le site (jobs4students.uni.lu) et envoyée aux secrétaires des bachelors et masters. Elles les diffusent sur l’intranet de l’université. L’étudiant intéressé envoie un CV et une lettre de motivation. Lors de l’entretien, l’étudiant passe un test de motivation. « Une fois l’équipe recrutée, on la présente au client », assure Thibault Tanguy. Le client en question peut être une start-up, une PME ou des « petits entrepreneurs », indique Carl Massonneau.
Structure indépendante de l’Uni, elle se compose d’une équipe dirigeante dans laquelle on trouve un président, un vice-président, un secrétaire général et un trésorier. Ils définissent ensemble la stratégie de l’ASBL et la gèrent quotidiennement. Il existe aussi un service «communication et marketing» et un autre dédié au recrutement. Le dernier, appelé «département services», regroupe les managers pour la stratégie, le juridique et l’informatique. Ils seront en contact avec le client dans le but de surveiller le bon déroulement des missions.
Pour l’instant, le bureau de JE Lux est installé sur le campus du Limpertsberg. L’année prochaine, il déménagera à Belval. Une manière de rester en contact avec les étudiants, mais aussi de recruter de nouveaux jeunes talents.
Aude Forestier
