Accueil | Economie | De plus en plus de « business angels » au Luxembourg

De plus en plus de « business angels » au Luxembourg


Marc Molitor préside Luxembourg Business Angels Network, une association forte de 45 membres. (photo Aude Forestier)

Intitulée «Demystifying Angel Investing», une conférence sur les business angels, ces particuliers qui investissent dans les entreprises innovantes, a été donnée lundi soir dans les locaux de la BIL. Pour Marc Molitor, président de l’association Luxembourg Business Angels Network (LBAN), ces personnes apportent un réseau et un savoir-faire.

Un business angel est, selon Marc Molitor, le président depuis l’automne 2014 de l’association Luxembourg Business Angel Network (LBAN), « une personne mythique ». Il précise : « C’est quelqu’un qui met son argent personnel, à la différence d’un banquier, dans des projets à des étapes très précoces », dit-il. Cette personne apporte non seulement de l’argent (cela peut aller de 5 000 à 100 000 euros), mais aussi « un savoir-faire » et « un réseau ». « C’est l’élément caractéristique du business angel par rapport à un investisseur passif », résume Marc Molitor.

Lorsqu’on se pose la question de leur situation au Grand-Duché, le président du LBAN répond qu’ils « se portent bien ». « Il y a un engouement envers les start-up et l’entrepreneuriat », observe-t-il. Au Luxembourg, les investisseurs providentiels (l’équivalent en français de business angels ) ont toujours existé et «les plus nombreux sont dans le secteur des ICT [technologies de l’information et de la communication]».

Une prise de risque pas toujours payante

Le business angel est aussi un entrepreneur. « Les membres de l’association présentent une culture entrepreneuriale » et montre une « envie d’aider l’entrepreneuriat sous toutes ces formes », relève Marc Molitor. Bien qu’ils jouent un rôle négligeable au niveau de la place financière, les investisseurs providentiels ont aidé, d’après le président de LBAN, à « construire un écosystème favorable [aux entreprises] au Luxembourg ».

Lorsqu’une personne investit dans une jeune pousse de l’économie, elle achète des parts sociales de l’entreprise. Mais elle prend aussi un risque « quasi similaire » à celui de l’entrepreneur, car il est possible qu’elle ne puisse pas récupérer l’argent investi. L’association Luxembourg Business Angel Network compte actuellement 45 membres, contre 29 en 2014. Elle fait partie du réseau européen EBAN (European Business Angel Network).

Au Grand-Duché, « on a une approche fédératrice. Les membres décident d’investir. On donne des outils », pour qu’ils puissent le faire, souligne Marc Molitor. Certains membres décident d’investir de manière individuelle, d’autres le font en groupe. « Des gens ont investi dans Doctena» (un site de mise en relation avec des professionnels de la santé pour une prise de rendez-vous), affirme Marc Molitor. Selon lui, la société luxembourgeoise a récemment levé ainsi 4,5 millions d’euros.

L’association travaille également sur une initiative d’incitation fiscale, sous forme de crédit d’impôt, visant à encourager les particuliers à « investir dans des projets novateurs ». Le projet a reçu à l’automne 2014 l’accord de principe du ministère des Finances. « Il y a la volonté de prévoir quelque chose dans la réforme fiscale de 2017 », soutient le président de LBAN. Une affaire à suivre de près…

Aude Forestier

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.