Le FMI, la Banque mondiale, l’ONU et l’OCDE ont annoncé mardi la création d’une plateforme commune destinée à aider les pays pauvres à combattre l’évasion fiscale des multinationales.
Dévoilée en pleine onde de choc des «Panama Papers», cette initiative vise à «développer les outils appropriés pour les pays développés dans la taxation» des grandes entreprises, indiquent les quatre organisations dans un communiqué commun. Selon les Nations unies, les pays en développement voient des milliards de dollars de recettes fiscales leur échapper chaque année, du fait des techniques utilisées par les grandes firmes pour échapper à l’impôt en localisant leurs bénéfices dans des paradis fiscaux.
Dimanche, la patronne du FMI Christine Lagarde avait estimé que les pays à faible revenu étaient ceux qui «souffraient le plus de l’incroyable créativité et inventivité des grandes multinationales» en matière fiscale. En 2013, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a lancé un plan d’action pour enrayer le phénomène et forcer les grandes firmes à détailler leurs activités pays par pays. Mais ces mesures ne concernent que les Etats développés.
La «Plateforme pour la collaboration sur les impôts» annoncée mardi cherche à prolonger cette initiative en l’ouvrant aux pays pauvres qui le désireraient. Ses contours et son action précises restent toutefois assez floues. Cette nouvelle initiative «doit donner aux pays les plus pauvres une voix dans les discussions» et déboucher sur des «résultats concrets», a réagi l’ONG Oxfam international dans un communiqué.
Le Quotidien/AFP
Ma pauvre Madame Lagarde, le problème des pays pauvres n’est pas l’évasion fiscale, mais la corruption éhontée de leurs dirigeants.