La Commission européenne a infligé jeudi une amende de 242 millions d’euros au géant américain des composants électroniques Qualcomm, accusé de pratiquer des prix inférieurs aux coûts de production dans le but d’évincer ses concurrents du marché.
L’enquête de Bruxelles portait spécifiquement sur le marché des composants qui permettent à un appareil mobile de se connecter à internet. « Qualcomm a vendu ces produits à un prix inférieur aux coûts (de fabrication) à de gros clients dans le but d’éliminer un concurrent », a résumé la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué.
Le géant américain est accusé d’avoir abusé de sa position dominante en mettant en place cette pratique – dite de « prix d’éviction » – entre mi-2009 et mi-2011, avec deux clients, les géants chinois des télécommunications ZTE et Huawei. L’objectif était d’ « éliminer » le Britannique Icera, « son principal concurrent de l’époque », qui « était en train de devenir un fournisseur viable », poursuit l’exécutif européen. Icera avait été racheté en mai 2011 par la société de technologies américaine Nvidia, qui a décidé en 2015 de liquider la branche d’activité concernée par l’enquête de la Commission.
Cette décision fait suite à une première amende de 997 millions d’euros en janvier 2018 pour un autre comportement abusif de Qualcomm, qui avait versé d’énormes sommes à son client Apple pour qu’il ne s’approvisionne pas auprès de ses rivaux.
LQ/AFP