Le gouvernement mène des consultations avec les commerçants sur les modalités d’une éventuelle réouverture à moyen terme, et va interdire la vente par les grandes surfaces de produits « non essentiels », par souci « d’équité ».
Un décret précisera mardi matin quels produits ne peuvent plus être vendus par la grande distribution. Le gouvernement a concédé une « tolérance jusqu’à mercredi » pour l’application de ces nouvelles règles. État des lieux.
Quel calendrier ?
En tous les cas, « nous ne reviendrons pas sur les mesures annoncées », a averti le Premier ministre Jean Castex dimanche soir sur TF1. Les différentes annonces sur les commerces sont donc a priori valables pour la durée du confinement, soit un mois, avec un point d’étape à mi-chemin, le 12 novembre, pour savoir si la situation sanitaire est mieux maîtrisée. Si c’est le cas, « nous pourrons alors réévaluer les choses et espérer ouvrir certains commerces », avait déclaré Emmanuel Macron au moment d’annoncer le reconfinement.
« Toute la semaine, je vais recevoir avec Alain Griset, le ministre chargé des PME, les différentes fédérations de commerçants (…) pour qu’on regarde avec eux, avec les caractéristiques de chaque profession, quelle seraient les règles sanitaires qui nous permettraient (…) de rouvrir un certain nombre de commerces », a déclaré lundi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Fermés ou partiellement ouverts
Ils sont libraires, fleuristes, détaillants en produits non alimentaires comme le prêt-à-porter ou la literie… et ils font savoir leur mécontentement de rester fermés à deux mois de Noël.
Le gouvernement a autorisé l’ensemble des magasins à « accueillir du public » « pour leurs activités de livraison et de retrait de commandes », le fameux click&collect (commande en ligne avec retrait en magasin). Le réseau des chambres de commerce et d’industrie a aussi demandé au gouvernement « d’étudier au plus vite sa proposition d’autorisation d’ouverture sur rendez-vous pour les commerçants ».
Les commerces de services, comme les coiffeurs, les salles d’activités physiques, les bars ou les restaurants, doivent également garder porte close. Les derniers ont toutefois le droit de proposer livraison ou vente à emporter.
Enfin, au nom de « l’équité », le gouvernement a d’abord demandé aux distributeurs, dont la Fnac, d’arrêter le vendre des livres – « à compter du 31 octobre et pour une durée de 15 jours », dixit la Fédération du commerce et de la distribution. Et dimanche, Jean Castex avait annoncé interdire aux grandes surfaces alimentaires, à compter de mardi, « la vente des produits qui (…) sont d’ores et déjà interdits dans les commerces de proximité », au plus grand déplaisir du secteur.
Le décret détaillant ces produits ne sortant que mardi matin, le gouvernement a accordé « une tolérance jusqu’à mercredi » à la grande distribution pour appliquer les nouvelles règles. Bruno Le Maire a aussi appelé lundi à ce que les grandes surfaces contrôlent « par comptage à l’entrée » que la jauge maximale de clients autorisés dans les magasins soit respectée, à savoir « une personne tous les 4 m² ».
Ils sont autorisés
La liste des exemptions de fermeture couvre notamment les activités commerciales nécessaires pour la poursuite de l’activité économique, le transport, le télétravail, l’agriculture… et pour l’alimentation des Français bien sûr.
Activités autorisées : entretien et réparation de véhicules, automobiles, motocycles, cycles, agricoles; carburants; fournitures nécessaires aux exploitations agricoles.
Magasins spécialisés en équipement informatique ou téléphonique (et réparation); matériaux de construction, quincaillerie, peintures et verres; textiles; journaux et papeterie; produits pharmaceutiques, optique et articles médicaux et orthopédiques; graines, engrais, animaux de compagnie et aliments pour ces animaux; tabac, cigarettes électroniques, matériels et dispositifs de vapotage.
Location de véhicules automobiles; d’autres machines, équipements et biens; machines et équipements agricoles et pour la construction.
Blanchisserie-teinturerie, de gros et de détail. Commerce de gros. Activités financières et d’assurance.
Ensemble des détaillants alimentaires, y compris les supérettes et magasins multi-commerces.
LQ/AFP