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Ce que la contrefaçon fait perdre chaque année au Luxembourg


Pour ce qui est du Luxembourg, l’EUIPO chiffre à 90 millions d’euros les pertes que fait subir la contrefaçon chaque année à l’économie nationale (Photo : archives AFP).

La contrefaçon fait perdre chaque année 60 milliards d’euros aux Vingt-Huit, dont 90 millions au Grand-Duché, selon une étude publiée mercredi par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). Vêtements et sacs à main de marque contrefaits figurent parmi les produits phares écoulés au Luxembourg.

La contrefaçon d’une montre de luxe que vous achetez à la sauvette pour une poignée d’euros vous donnera peut-être le sentiment de ne pas avoir raté votre vie, mais son achat aura invariablement un impact négatif sur l’économie. Il en va ainsi du sac à main siglé d’une grande marque de luxe française ou encore du dernier modèle de smartphone, qui imitent parfois à s’y tromper les originaux, sans pour autant en présenter la qualité de facture et de matériaux.

Dans le cas des jouets, des batteries, des médicaments ou des pesticides, cela peut même être dangereux. L’actualité nous le rappelle à intervalles réguliers quand un enfant est gravement blessé, voire décède, après avoir manipulé un jeu ne respectant pas les normes élémentaires de sécurité.

Pour son étude publiée mercredi à l’occasion de la journée mondiale Anticontrefaçon, l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) s’est concentré sur l’impact négatif que représente l’industrie du faux pour l’économie. Après avoir passé à la loupe 13 secteurs (lire ci-dessous), l’EUIPO conclut que la contrefaçon fait perdre chaque année 60 milliards d’euros à l’Union européenne. L’enquête, menée auprès des secteurs vulnérables à la contrefaçon, montre que les pertes directes annuelles représentent 7,5 % des ventes.

La part des contrefaçons dans le commerce au Luxembourg est sensiblement supérieur à la moyenne européenne. (Infographie : EUIPO

La part des contrefaçons dans le commerce au Luxembourg est sensiblement supérieur à la moyenne européenne. (Infographie : EUIPO)

 

Luxembourg au-dessus de la moyenne

La contrefaçon pèse aussi sur l’emploi, puisque les fabricants légitimes produisent moins, compte tenu de la part de leurs ventes prise par les produits contrefaits, et donc emploient moins de travailleurs, explique l’organisme européen basé à Alicante, en Espagne. L’étude chiffre ainsi à près de 435 000 les emplois perdus dans l’Union européenne à cause de la contrefaçon.

Pour ce qui est du Luxembourg, l’EUIPO chiffre à 90 millions d’euros les pertes que fait subir la contrefaçon chaque année à l’économie nationale. Sur le marché du travail, cela équivaut à 376 emplois nets de perdus.

Si aucun pays de l’Union européenne n’échappe au phénomène, il est à noter que les chiffres enregistrés au Luxembourg sont supérieurs à la moyenne européenne. Les pertes directes de ventes annuelles se montent ainsi à 7,8% (7,5% dans l’UE). Rapportée à la population, la contrefaçon représente 159 euros par habitant et par année au Luxembourg, contre 116 euros en moyenne pour l’ensemble de l’Union européenne.

Vêtements et sacs à main

Dans le détail, les Luxembourgeois dépensent chaque année 44 millions d’euros dans des vêtements contrefaits, représentant 8,5 % des ventes totales du secteur. Suivent les cosmétiques (18 millions et 12,4% des ventes du secteur), les vins et spiritueux (8 millions et 6,4%), les médicaments (6 millions et 3,9%). Enfin, les Luxembourgeois(es) semblent, selon l’étude de l’EUIPO, des clients friands de sacs à main contrefaits : ils en achètent pour 5 millions d’euros par an, une somme qui correspond à plus de 15 % des ventes totales du secteur.

En chiffres absolus, l’étude attribuent les pertes les plus importantes dans l’Union européenne au Royaume-Uni (9,2 milliards d’euros), à l’Italie (8,6 milliards), l’Allemagne (8,3 milliards) et la France (6,8 milliards).

Autre effet pervers de la contrefaçon relevé par l’organisme européen: elle coûte aussi près de 15 milliards d’euros aux États en pertes d’impôts et de cotisations sociales.

F. G.

Les secteurs passés au crible

Les treize secteurs étudiés par l’EUIPO dans son étude sont les suivants : les produits cosmétiques et les produits de soins personnels; l’habillement, les chaussures et les accessoires; les articles de sport; les jouets et les jeux; les articles de bijouterie et d’horlogerie; les articles de maroquinerie et les bagages; la musique enregistrée; les spiritueux et les vins; les produits pharmaceutiques; les pesticides; les smartphones; les batteries; les pneumatiques.

 

 

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