La Brasserie nationale, mère des marques Bofferding et Battin, a présenté, mardi, les résultats de 2015. Au Grand-Duché, la consommation de bière baisse. La manière de déguster a changé.
Les ventes d’or blond sur le marché luxembourgeois ont augmenté l’année dernière par rapport à 2014. Les exportations tout comme les importations ont connu une hausse.
Dans quel état de santé se trouve l’industrie brassicole luxembourgeoise? Mardi matin, lors de la présentation des résultats de la Brasserie nationale exploitant les marques Bofferding et Battin, on a pu avoir quelques éléments de réponse. Georges Mathias Lentz Junior, administrateur délégué de la Brasserie nationale, a indiqué que 2015 a été « une année intéressante ».
« Même si le début de l’année a été catastrophique au niveau des ventes, l’année dans son ensemble a été plus qu’acceptable en ce qui nous concerne », a-t-il ajouté. Il est vrai que la situation climatique de 2015 n’a pas été favorable au secteur brassicole. «Les températures caniculaires des mois de juillet et d’août ont surtout profité aux boissons non alcoolisées, notamment aux eaux minérales.»
Un chiffre d’affaires en baisse
Il n’y a pas que la hausse du thermomètre qui a eu un impact sur la consommation de bière. La nouvelle tendance des consommateurs est de favoriser les «petites mousses» issues des micro-, voire des nanobrasseries. Cinq nouvelles brasseries à côté des sept autres existantes ont été répertoriées par la Brasserie nationale.
Elle a également observé que l’augmentation de la TVA passant de 3 à 17 % dans le secteur de l’Horesca (c’est-à-dire la restauration, l’hôtellerie et les cafés) a «fragilisé et influencé négativement les ventes dans ce secteur traditionnellement porteur d’emploi» . La Brasserie estime que les ventes dans ces débits ont chuté «de plus de 7 % sur le marché local» . Les consommateurs de bière ont plutôt tendance aujourd’hui à savourer leur bière, de préférence régionale, à domicile et à d’autres moments de la journée, comme par exemple en apéritif.
Niveau chiffres, la production de bières brassées au Luxembourg s’élève à 286 861 hectolitres, soit «une progression de 15 000 hectolitres» , souligne la Brasserie nationale. En 2014, elle était établie à 217 163 hectolitres (hl). Quant aux ventes, en 2015, sur le territoire du Grand-Duché, elles ont représenté 480 513 hl, contre 387 965 l’année précédente.
Munhowen s’en sort bien
Au niveau financier, les résultats de la Brasserie (les marques Bofferding et Battin) sont légèrement à la baisse. En témoigne le chiffre d’affaires qui est passé de 10 800 000 euros en 2014 à 10 700 000 euros en 2015. Le résultat d’exploitation (Ebitda) s’affiche à 4 501 000 d’euros contre 4 620 000 d’euros. Le nombre de salariés baisse légèrement, passant de 29 à 27 personnes.
En ce qui concerne Munhowen, la filiale de la Brasserie nationale responsable de la commercialisation et de l’administration de la brasserie, elle annonce «des résultats plus que satisfaisants».
Selon Frédéric de Radiguès, le directeur général, le chiffre d’affaires s’est établi à 67 529 millions d’euros. L’Ebitda progresse un peu en passant de 5 300 000 euros à 5 450 000 d’euros. Celui-ci a également décrit les différentes actions menées l’année dernière au Luxembourg comme la campagne «Komm, mir schwätze Bofferding» (NDLR : «viens, on parle le Bofferding») ou encore les chaises et les sacs isothermes verts, la couleur de la marque.
Aude Forestier