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Brexit : de nouvelles contraintes pour les citoyens à partir du 1er janvier


La question des contrôles aux frontières pour les voyages d'affaires compte parmi les sujets encore non résolus entre Européens et Britanniques. (Photo : AFP)

Tourisme, voyages d’affaires, études supérieures: les citoyens habitués à circuler sans obstacle depuis plus de 45 ans entre le Royaume-Uni et l’Union européenne vont devoir s’adapter à la réalité du Brexit à partir du 1er janvier.

À compter de cette date, les Britanniques seront considérés dans l’UE comme les ressortissants d’un pays tiers, ne bénéficiant plus de la liberté de mouvement pour travailler, étudier ou prendre leur retraite sur le territoire de l’Union et des États associés (Norvège, Islande, Suisse).

La Grande-Bretagne, de son côté, traitera les citoyens de l’UE comme la plupart des « non-Britanniques ». À la différence près que ceux justifiant d’une résidence dans le pays avant la fin de l’année 2020 conserveront leurs droits, conformément à l’accord de retrait conclu fin 2019. Et la réciproque est vraie pour les Britanniques domiciliés dans l’UE.

Touristes

Les touristes britanniques devront sans doute s’armer de patience pour les démarches d’entrée dans l’UE, même si les deux parties se sont entendues sur le principe d’une exemption de visa réciproque.

Ils pourraient avoir à prouver qu’ils sont couverts par une assurance, disposent de suffisamment de ressources ou d’un billet retour.

Leur séjour dans l’UE sera limité à un maximum de 90 jours sur une période de 180 jours.

Les Européens de leur côté pourront entrer sur le sol britannique avec une simple carte d’identité jusqu’à octobre 2021, date à laquelle un passeport sera exigé, pour des séjours allant jusqu’à six mois maximum.

Mais il y aura des exceptions. Certains accompagnants non européens d’un citoyen de l’UE auront besoin d’un visa.

Les ressortissants irlandais et britanniques continueront de bénéficier de la liberté totale de circulation en vertu d’un accord bilatéral ancien.

Voyages d’affaires

La question des contrôles aux frontières pour les voyages d’affaires compte parmi les sujets encore non résolus entre Européens et Britanniques.

Pour une mission ou un service rémunéré, un visa et/ou un permis de travail pourrait être exigé, en fonction de la législation en vigueur dans le pays de l’UE concerné.

Côté britannique, on pourrait traiter les Européens comme tous les citoyens des nations dites favorisées, à savoir leur imposer un permis pour travailler mais pas pour assister à une réunion ou participer à une formation.

Dans le même esprit, les ressortissants de l’UE bénéficiant d’une offre d’emploi au Royaume-Uni devront prouver une certaine maîtrise de la langue de Shakespeare, avec un niveau de salaire fixé par la loi.

Étudiants

À partir de janvier, les étudiants européens se verront exiger un visa pour tout séjour universitaire de plus de six mois au Royaume-Uni. Ils devront aussi payer des frais de scolarité plus élevés – jusqu’à quatre fois plus en médecine ou pour certains diplômes prestigieux de troisième cycle.

Selon une étude du Parlement britannique, le pays recensait 143.000 étudiants de l’UE dans ses universités lors de l’année 2018/2019.

Cet engouement des jeunes Européens pourrait diminuer à l’avenir, au détriment des finances britanniques. En 2015, les étudiants étrangers ont injecté 25,8 milliards de livres (29 milliards d’euros) dans l’économie du Royaume-Uni, considéré comme la deuxième destination universitaire préférée au monde après les États-Unis.

En raison du Brexit, les étudiants britanniques n’auront plus droit à Erasmus, ce programme qui a permis à des millions de jeunes de passer les frontières pour étudier dans un autre pays européen.

Immigration

Actuellement quelque 1,3 million de Britanniques résident dans l’UE, tandis que 3,6 millions de citoyens européens vivent au Royaume-Uni. Leurs droits sont protégés s’ils étaient installés avant le 31 décembre 2020.

Mais il en sera tout autrement pour ceux qui souhaitent émigrer après le 1er janvier.

Exemple : les Britanniques qui voudront s’établir en France, en Espagne, ou en Allemagne (leurs destinations favorites pour travailler ou prendre leur retraite) feront face aux mêmes contraintes que les autres ressortissants de pays tiers… Qu’il s’agisse d’assurance maladie, de conditions de revenu ou d’exigences linguistiques.

La Grande-Bretagne, pour sa part, va instaurer un système à points à partir de 2021 qui rendra l’installation des Européens beaucoup plus difficile. L’âge, la connaissance de l’anglais, les ressources financières seront pris en compte.

AFP

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