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BNP Paribas vise une sortie du charbon dès 2030


BNP Paribas, qui vient d’être épinglé "le plus gros financeur français des entreprises" développant de nouvelles centrales à charbon, tente d’accélérer la transition énergétique. (Photo : AFP)

BNP Paribas, première banque européenne en termes d’actifs, a annoncé vendredi l’arrêt « complet » de ses financements au secteur du charbon en 2030 dans l’Union européenne et en 2040 pour le reste du monde.

Le groupe bancaire rehausse également son objectif de financement dans les énergies renouvelables à 18 milliards d’euros d’ici 2021, son premier objectif de 15 milliards d’euros à horizon 2020 ayant été dépassé à fin 2018, est-il précisé dans un communiqué. BNP Paribas, qui souligne ne plus financer depuis 2017 de nouveaux projets de centrale à charbon, compte étendre cette politique « aux crédit généraux accordés aux producteurs d’électricité dont une partie de la production demeure basée sur du charbon ».

Des financements « compatibles avec les objectifs du groupe »

Cela l’amènera à « intensifier son dialogue » avec ces entreprises clientes produisant une partie de leur électricité à partir du charbon « pour analyser dans quelle mesure leur trajectoire d’évolution est compatible avec les objectifs du groupe par zone géographique ». Ce qui pourra l’amener « à cesser ses relations avec les producteurs qui planifieraient de nouvelles capacités de production d’électricité à base de charbon », garantit le groupe.

Chaque année, il continuera de publier la répartition par source d’énergie de ses financements à la production d’électricité dans le monde. En 2018, la part de charbon dans les sociétés d’électricité financées par BNP Paribas est devenue inférieure à 20 %, souligne la banque.

Un groupe encore fustigé par des ONG environnementales

Elle rappelle s’être engagée dès 2015 à accélérer la transition énergétique en adoptant des critères de financement et d’investissement dans le secteur du charbon plus exigeants, en alignement avec l’accord de Paris sur le climat signé quatre ans plus tôt. Elle indique aussi avoir annoncé en 2017 la fin de ses activités de financement aux entreprises tirant « l’essentiel de leurs revenus des hydrocarbures non conventionnels ».

Néanmoins, selon l’association de défense de l’environnement Les amis de la Terre, « le cap défini par BNP Paribas pour sortir du charbon n’est pas le bon », tous les pays de l’OCDE devant sortir du charbon d’ici 2030 pour rester sous le seuil de 1,5 °C, fixé par les accords de Paris. Ainsi de grands pays producteurs d’électricité à base de charbon passeront entre les mailles du filet, « comme les États-Unis, l’Australie ou encore le Chili où Engie a cinq centrales à charbon », souligne l’ONG qui appelle BNP Paribas à revoir « immédiatement » son calendrier de sortie non pas en fonction de ses relations commerciales mais de la science.

Elle pointe aussi un engagement portant sur les prêts alors que la moitié des soutiens financiers apportés au charbon passe par émissions d’actions ou d’obligations. Enfin, l’ONG appelle la banque à exclure les 417 entreprises prévoyant des projets charbon. BNP Paribas est régulièrement critiqué par des ONG environnementales mettant en cause ses financements d’énergies fossiles. La semaine dernière, la banque était désignée, dans un rapport cosigné par Les Amis de la Terre, BankTrack et Unfriend Coal, comme « le plus gros financeur français des entreprises » développant de nouvelles centrales à charbon, « avec pas moins de 2,2 milliards (d’euros) de financements accordés à ces entreprises rien qu’en 2019 ».

LQ/AFP

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