Selon l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL), la convention collective 2014-2016 ne sera pas prolongée d’un an.
La faute, selon l’ABBL, aux syndicats qui n’ont pas voulu accepter le sauvetage de la prime de juin en plus d’une enveloppe de 1%, divisée en une partie liée au mérite de 0,45% et une augmentation de 0,55% du budget de formation. L’organisation patronale a, dans un communiqué lundi, recommandé à ses membres de ne pas payer la prime de conjoncture.
Jusqu’ici tout allait bien. Les négociations pour le renouvellement de la convention collective des banques, dénoncée, comme le prévoit la loi, en décembre 2016, avançaient normalement, selon les informations données il y a peu par le camp syndical. Mais lundi, patatras! L’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL) a annoncé dans un communiqué que la convention collective des banques (CCT) 2014-2016 ne serait pas prolongée d’un an.
La faute aux syndicats ALEBA, OGBL-SBA et au LCGB-SESF qui ont refusé une proposition du patronat des banques. De quoi s’agit-il? Simplement de «sauver le paiement d’une prime de juin», appelée aussi prime de conjoncture, «en plus d’une enveloppe de 1 % déclinée en une partie mérite de 0,45 % et une augmentation du budget formation de 0,55 %, ceci afin d’assurer l’employabilité de nos salariés», selon l’ABBL. «Ces mesures auraient constitué un effort important des banque compte tenu des paiements déjà effectués au 1er janvier 2017 : échelon d’ancienneté pour les groupes I et II, garanties triennales pour les groupes III à VI et paiements volontaires de mérite», affirme-t-elle. Les paiements en question étaient prévus dans la convention collective 2014- 2016.
Un texte simple et de qualité
De leurs côtés, les trois organisations syndicales ont maintenu le 10 mai «leur revendication d’une augmentation linéaire de 1 % des salaires». Ce qui n’est pas envisageable, d’après Serge de Cillia, le patron de l’ABBL contacté hier après-midi par nos soins. Ce dernier a également affirmé : «On a besoin de temps pour continuer à travailler», car visiblement, il y a des groupes de travail qui en auraient besoin pour faire avancer leurs travaux. Il faut, selon Serge de Cillia, «réécrire complètement la convention» qui, semble-t-il, «est dans une logique des années 80». «Il nous faut de la qualité, une simplification du texte et une proportionnalité», a-t-il dit, car les banques de petite et moyenne taille ne peuvent pas agir sur certains points comme les grandes. Et d’ailleurs, «55 % des banques de la place financière ont un effectif inférieur à 100 personnes», atteste le chef de l’organisation patronale. Cet «incident de parcours» fait que l’ABBL recommande à ses membres de ne pas payer la prime de juin à cause de l’absence d’une convention collective 2017.
Pas d’échec des négociations
Ce qui va certainement faire grincer des dents dans les entreprises de la Place. Car cette prime est pour certains salariés (surtout les plus anciens couverts par la convention) une sorte de 14e mois. «Je suis confiant sur le fait que les banques membres vont aller dans cette direction-là», confie Serge de Cillia. Il est certain que les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. Silencieux hier, ils s’exprimeront sûrement dans les prochains jours. En attendant, l’ABBL souhaite continuer à négocier avec les syndicats. Cette «anicroche» n’est pas le signe d’«un échec des négociation», d’après le PDG de l’ABBL. «Les négociations continuent pour une convention moderne» qui «prépare l’avenir de la Place».
Aude Forestier