Après douze ans de surveillance renforcée imposée par la Commission européenne, la Grèce tourne la page de l’austérité.
Un jour historique pour la Grèce et les Grecs», a ainsi annoncé samedi le Premier ministre conservateur dans une adresse à la nation. «Un cycle de douze ans qui a apporté de la douleur aux citoyens, fait stagner l’économie, et diviser la société se referme», a estimé Kyriakos Mitsotakis. «Un nouvel horizon clair de croissance, d’unité, de prospérité émerge pour tous», a-t-il par ailleurs promis.
En 2010, le gouvernement grec qui s’aperçoit que ses caisses sont vides fait appel à l’UE, à la Banque centrale européenne et au Fonds monétaire international. Depuis lors, trois plans de sauvetage de 289 milliards d’euros sont mis en place par ces créanciers qui exigent d’Athènes de prendre des mesures d’austérité visant à améliorer les finances publiques du pays et à faire rentrer de l’argent dans les caisses.
Les organismes public amputés
Les retraites et les salaires sont diminués, les impôts sont augmentés, les embauches dans le public sont gelées, les budgets des administrations, des hôpitaux, et de tous les organismes publics sont amputés.
En 2018, le troisième programme s’achève, mais la Commission européenne lance ensuite un régime de surveillance renforcée de l’économie grecque pour vérifier la mise en place des réformes prises et la poursuite des privatisations. Athènes s’engage aussi à maintenir un surplus primaire (avant service de la dette) de 3,5 % du produit intérieur brut (PIB).
Le chômage pèse toujours
«La fin de la surveillance renforcée de la Grèce marque également la conclusion symbolique de la période la plus difficile que la zone euro ait connue», a souligné samedi dans un communiqué le commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni. «Notre forte réponse collective à la pandémie de Covid-19 a montré que l’Europe avait tiré les leçons de cette crise», a-t-il également précisé.
«La Grèce d’aujourd’hui est une Grèce différente», a assuré pour sa part le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. «Nous avons une forte croissance et une baisse importante du chômage de 3 % depuis l’an dernier et de 5 % depuis 2019», a-t-il fait valoir.
La Commission européenne s’attend à une croissance de 4 % cette année, alors qu’en moyenne, dans la zone euro, elle devrait s’élever à 2,6 %. Mais le chômage en Grèce reste l’un des plus élevés de la zone euro, le salaire minimum l’un des plus faibles et la dette de 180 % du PIB reste un poids pour l’économie du pays.