En 2015, l’encaissement des primes des entreprises d’assurances a reculé de 5,4 %. Les résultats après impôts du secteur ont connu une chute de 23,8 %. Ce sont les principaux chiffres présentés jeudi par le Commissariat aux assurances qui a également communiqué d’autres résultats sur le secteur de l’assurance et de la réassurance.
« Un millésime modeste. » Voilà comment le Commissariat aux assurances qualifie l’année 2015. Il est vrai que 2014 a été exceptionnelle grâce à des résultats «étincelants», selon le Commissariat, dus à un profit exceptionnel de 50 millions d’euros lié à la vente d’une filiale en Italie d’un assureur luxembourgeois.
« 2015 a été une année d’activité intense pour le Commissariat », a averti Claude Wirion, le directeur. L’implantation du nouveau régime prudentiel Solvency II, entré en vigueur le 1 er janvier de cette année, a donné du pain sur la planche.
Cette réforme européenne de la réglementation prudentielle qui s’applique au secteur de l’assurance et de la réassurance a pour objectif, selon le Commissariat, «d’instaurer une surveillance basée sur les risques réellement encourus par les entreprises et donc de moduler les exigences et les modalités de surveillance en fonction de ces risques». Les premiers rapports liés à ce cadre ont été collectés au mois de mai. Pour Claude Wirion, le cap Solvency II « a été franchi et il a mobilisé beaucoup de ressources ».
Moins d’entreprises dans le secteur
En termes de chiffres, le secteur de l’assurance et de la réassurance a connu une évolution «mitigée». En clair, la somme des bilans des trois sous-secteurs (assurance-vie, assurance non-vie et réassurance) a augmenté de 6,6 % par rapport à 2014, s’établissant à 219 milliards d’euros. Dans le détail, seule la réassurance a enregistré une petite chute de 1,2 % (46 milliards d’euros).
L’encaissement des primes a reculé de 5,4 % (34 milliards d’euros). D’après le rapport du Commissariat, cette baisse globale est «imputable avant tout à l’assurance-vie qui se voit confrontée à la nécessité d’une réorientation de sa politique de souscription comme suite à la persistance des taux d’intérêts bas» et enregistre une diminution de son encaissement de 10,3 % pour s’établir à 21 milliards d’euros. En revanche, l’encaissement des primes en assurance non-vie a crû de 8,5 %, la hausse dans la réassurance est un peu plus modeste : +2,5 %.
Les résultats après impôts diminuent même de 23,8 %. Lorsqu’on regarde les résultats des trois sous-secteurs, on se rend compte que la plus grande baisse est intervenue dans l’assurance non-vie (-36,4 %).
Le Commissariat a indiqué que le nombre d’entreprises d’assurance et de réassurance a continué de «diminuer lentement» pour s’établir à 307 unités à la fin juin 2016.
«Ceci est non seulement le fait de la diminution du nombre d’entreprises de réassurance» mais aussi d’assurance directe. Au niveau de l’emploi, le secteur compte 6 484 personnes. La croissance de l’emploi est due «à la progression des effectifs employés à l’étranger» (+18,47 %). L’emploi au Luxembourg est «plutôt stable» selon le Commissariat (+0,23 %).
Enfin, selon le rapport Sigma de Swiss Re, en termes de primes, l’assurance luxembourgeoise occupe le 9 e rang au niveau européen et le 20 e au niveau mondial pour l’assurance-vie. Concernant l’assurance non-vie, le Grand-Duché occupe la 20 e place européenne et la 45 e au niveau mondial.
Aude Forestier