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ArcelorMittal : la préretraite, un outil social très sollicité


Depuis 2007, la préretraite, outil pouvant servir à limiter la casse sociale, a largement été employée par ArcelorMittal. (photo archives lq/Alain Rischard)

Le Fonds pour l’emploi a déboursé un peu plus de 298 millions d’euros pour prendre en charge les indemnités de préretraite des salariés d’ArcelorMittal depuis 2007.

 

De janvier à septembre, ArcelorMittal a touché un peu moins de 13 millions d’euros d’aides octroyés par le ministère de l’Économie. C’est ce que l’on constate au premier point de la réponse de Franz Fayot, le ministre de l’Économie, à la question parlementaire des députés Marc Baum et David Wagner.

Ces derniers avaient demandé en septembre dernier des détails au ministre concernant les diverses aides d’État directes et indirectes octroyées au groupe ArcelorMittal. À noter que la réponse est conjointe à plusieurs ministres, dont celle de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, celui des Finances, Pierre Gramegna, et celui du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Dan Kersch. Dans le détail, on peut voir que les aides sont octroyées pour les sites de Belval et Differdange.

La plus grande aide, d’un peu plus de 9 millions d’euros, est octroyée car le sidérurgiste exerce «des activités dans des secteurs et sous-secteurs considérés comme exposés à un risque significatif de fuite de carbone en raison des coûts liés au système d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre dans l’UE répercutés sur les prix de l’électricité». Le géant de l’acier touche également un peu moins de 2,5 millions d’euros d’aides et 1,2 million d’euros d’aides, toujours pour Belval et Differdange, relatifs à «l’investissement dans des mesures d’efficacité énergétique».

298 millions d’euros de préretraites

Un peu plus loin, le ministre de l’Économie assure que l’État ne garantit aucun prêt bancaire à ArcelorMittal ou à une société appartenant au groupe sidérurgique. De plus, l’outil d’investissement de l’État, la SNCI, ne finance pas de projets du géant de l’acier.

En réponse aux interrogations des deux députés, les ministres soulignent que le Fonds pour l’emploi a versé, dans le contexte de la crise sanitaire, un peu plus de 6 millions d’euros à ArcelorMittal pour le chômage partiel de 7 836 salariés du 18 mars au 15 octobre. On apprend également que depuis 2007 le sidérurgiste utilise énormément l’outil de la préretraite, mettant à contribution le Fonds pour l’emploi à hauteur d’un peu plus de 298 millions d’euros pour prendre en charge les indemnités de préretraite versées aux 2 207 salariés d’ArcelorMittal ayant pu profiter de ce droit.

L’outil va être remis à contribution, puisque ArcelorMittal est en train d’opérer une restructuration avec 578 postes dans la balance, soit 15 % de ses effectifs au Luxembourg. Actuellement en négociation au cœur d’une tripartite pour limiter la casse sociale, les syndicats et le sidérurgiste ont déjà identifié 308 départs en préretraite possibles.

Jeremy Zabatta

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