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Allemagne : la hausse du chômage se poursuit en mai en amont d’un plan de relance


"La pandémie de coronavirus est le plus grand défi économique et social de notre génération", a affirmé le ministre Hubertus Heil. (Photo : AFP)

L’Allemagne a vu son taux de chômage continuer à grimper en mai, à 6,3%, en raison de la crise sanitaire, qui a poussé les entreprises à solliciter le chômage partiel pour plus de 11 millions de salariés depuis mars.

En données corrigées des variations saisonnières (CVS), le nombre de chômeurs a progressé de 238 000 par rapport à avril et le taux de chômage a été porté à 6,3% (+0,5 point), selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence fédérale pour l’emploi. « Le marché du travail est encore fortement sous la pression de la pandémie de coronavirus », commente le directeur de l’organisme, Detlef Scheele.

En données brutes, le nombre de chômeurs a augmenté de 169 000 personnes en mai, à 2 813 000, soit un taux de 6,1%, après une hausse historique de 308 000 le mois précédent. « La pandémie de coronavirus est le plus grand défi économique et social de notre génération », a affirmé le ministre du Travail, Hubertus Heil, pendant une conférence de presse mercredi. En avril, au plus fort de la pandémie, le taux de chômage allemand avait connu sa plus forte hausse sur un mois depuis 1991, avec une augmentation de 0,8 point, à 5,8% (toujours en données CVS).

Sur un an, le nombre de chômeurs a augmenté de 577 000 personnes en données brutes. En plus des chômeurs fraîchement licenciés, le marché du travail allemand doit affronter une vague sans précédent de chômage partiel due à l’épidémie. Les entreprises du pays ont déposé des demandes de chômage partiel pour 11,7 millions de salariés entre mars et mai, en raison de la crise sanitaire.

Un nouveau plan de plusieurs dizaines de milliards d’euros attendu

« Entre le 1er et le 27 mai, 1,06 million de personnes ont été inscrites » au dispositif dans le pays, après « 10,6 millions » de demandes recensées en mars et avril, indique l’organisme dans un communiqué. Comme il ne s’agit que de demandes, « cela ne signifie pas que toutes ces personnes finissent par être en chômage partiel », précise l’agence. Elle estime à 2,02 millions le nombre de personnes ayant pu bénéficier effectivement du mécanisme en mars. Ce chiffre, « déjà supérieur aux plus forts scores de la crise de 2008/2009 », devrait être « beaucoup plus élevé » pour les mois suivants, affirme le ministère du Travail.

Fin avril, le ministre de l’Économie Peter Altmaier avait déjà indiqué qu’au moins trois millions de salariés étaient concernés en mars et en avril. « Le chômage partiel a permis d’éviter une grande vague de licenciements en Allemagne », mais « la politique sociale ne peut pas se substituer à une politique économique conjoncturelle », a fait savoir Hubertus Heil. La coalition gouvernementale allemande négocie depuis mardi un nouveau plan de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour relancer l’économie, mais doit surmonter ses divergences sur plusieurs points, dont une prime à l’achat pour soutenir l’automobile.

Comme l’ensemble des pays européens, l’Allemagne a subi un choc multiforme, puisque le confinement décrété face à la crise sanitaire a paralysé la production de nombreux secteurs, fortement ralenti les échanges et bridé la consommation. La première économie européenne a vu son PIB chuter de 2,2% au premier trimestre 2020.

LQ/AFP

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