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60 milliards d’euros : Volkswagen met le turbo sur l’électrique


VW mise sur l'ID.3 conquérir le marché des compactes. (photo AFP)

Volkswagen a annoncé vendredi 60 milliards d’euros d’investissements dans la voiture du futur d’ici 2024, accélérant encore ses efforts dans l’ambitieuse électrification de la branche automobile allemande.

La part des investissements consacrée à l’électrification et à la voiture connectée, soit le cœur de l’innovation engagée par le groupe, passe ainsi à 40%, contre 30% annoncés lors de la dernière réunion de planification pluriannuelle en 2018. Dans la course pour respecter les strictes normes européennes d’émissions de CO2, Volkswagen veut vendre d’ici 2029 26 millions de voitures électriques dans le monde, à commencer par l’ID.3 sur laquelle VW compte pour conquérir le marché des compactes. S’ajoutent à cela « près de six millions de voitures hybrides », précise le groupe dans un communiqué.

« Nous avançons résolument dans la transformation du groupe Volkswagen et focalisons nos investissements sur les sujets du futur », a déclaré le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, cité dans un communiqué. « Sans la mobilité électrique nous ne pouvons pas gagner la bataille contre le changement climatique », a martelé le patron du groupe, Herbert Diess. Dès l’an prochain, les constructeurs devront afficher sur leur flotte de voitures neuves vendues en Europe des émissions moyennes de CO2 inférieures à 95 grammes par kilomètre, sous peine de fortes amendes en cas de non respect du plafond. « Nous allons respecter les exigences européennes les plus strictes dès 2020 », a assuré Herbert Diess.

Moderniser les usines

Pour y parvenir, Volkwagen mise plus que ses concurrents sur les voitures purement électriques : l’ID.3 a inauguré une base technique nouvelle et entièrement consacrée à l’électrique, à l’instar du californien Tesla qui a annoncé cette semaine la construction d’une usine près de Berlin. Vingt des 26 millions de ventes électriques prévues sur 10 ans seront des modèles basés sur cette plateforme, baptisée « MEB ». Chez beaucoup d’autres constructeurs historiques, les plateformes, qui incluent le châssis et de nombreux éléments invisibles communs à plusieurs modèles, ont au contraire été conçues pour être multi-énergies.

Au cours de la prochaine décennie, Volkswagen prévoit désormais de mettre sur le marché 75 modèles purement électriques et 60 modèles hybrides – il avait jusque-là évoqué 70 modèles électriques d’ici 2025. Une partie des investissements sera consacrée à la modernisation des usines : neuf usines accueilleront des lignes de production électriques, dont cinq en Allemagne, une aux États-Unis, une en République tchèque et deux en Chine, a indiqué le groupe. Avec des volumes encore trop faibles pour profiter d’importantes économies d’échelle, les voitures électriques seront cependant encore plus chères à fabriquer et les investissements interviennent dans un contexte compliqué pour l’automobile mondial, secoué par les tempêtes commerciales.

Le constructeur a également annoncé ces derniers mois des programmes d’économies, dont 5 000 à 7 000 suppressions de postes pour sa seule marque VW. « Notre virage vers la mobilité électrique utilise des ressources, et il faut les financer par une bonne performance opérationnelle des activités traditionnelles », a expliqué Herbert Diess. « Ça veut dire que nous devons devenir encore plus efficaces, productifs et profitables. »

LQ/AFP