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Virginie Despentes démissionne de l’académie Goncourt


La romancière veut se consacrer pleinement à ses projets d'écriture. (photo AFP)

Quatre ans après avoir intégré l’académie Goncourt, la romancière Virginie Despentes a fait savoir lundi qu’elle démissionnait du jury du plus prestigieux prix littéraire du monde francophone pour avoir davantage de temps pour écrire.

« J’ai aujourd’hui un problème simple : je manque de temps pour écrire. J’avais, en acceptant de rejoindre l’académie, à la fois surestimé mes capacités de travail et sous-estimé l’engagement que le jury requiert… », a expliqué l’auteure de Vernon Subutex à ses pairs. La démission de Virginie Despentes, 50 ans, benjamine du jury de l’académie Goncourt, intervient un mois après la démission de son président, Bernard Pivot.

L’académie Goncourt a précisé dans un communiqué que l’écrivaine avait fait part de son intention de démissionner aux autres membres du jury le 4 décembre. « Très attachés à sa personnalité chaleureuse, à sa vision ouverte de la littérature, nous regrettons profondément son départ mais, écrivains avant d’être lecteurs, comprenons sa démarche et la respectons », a indiqué l’académie. « L’académie Goncourt est exigeante, elle demande une présence régulière et active, de fréquentes participations à des manifestations culturelles et bien sûr des mois de lectures qui nous obligent souvent à mettre nos travaux personnels entre parenthèses », reconnait l’institution. « Virginie Despentes a une œuvre importante à poursuivre et il est légitime qu’elle veuille la protéger », a souligné l’académie.

Dans sa lettre, la romancière indique que son choix de quitter l’académie a été pris avec « une sincère tristesse ». Mais, ajoute-t-elle, « j’ai plusieurs projets d’écriture qui ont pris du retard, dont je veux désormais faire ma priorité ». « Je me réinstalle à Barcelone et désire y travailler sans que le calendrier académique m’impose des va-et-vient réitérés avec Paris. Votre compagnie me manquera. J’envie déjà celle ou celui qui me remplacera car je connais désormais le plaisir de découvrir le fonctionnement de cette académie et la bienveillance mutuelle qui y règne. Longue vie au Goncourt », conclut l’écrivaine.

AFP