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« Unplugged Live » : Gast Waltzing & Largo débranchent la prise


David Laborier, Gast Waltzing, Charles Muller et Rom Heck (de g. à dr.) présentent l'album "Unplugged Live" de Gast Waltzing & Largo. (photo Isabella Finzi)

Gast Waltzing & Largo sortent un cinquième album enregistré live et unplugged au Théâtre d’Esch. Une «apothéose» selon le groupe, qui pourrait également être son chant du cygne.

C’est Charles Muller, le directeur du Théâtre d’Esch, qui a demandé à Gast Waltzing & Largo, d’une part, de sortir de leur zone de confort pour offrir aux spectateurs de «son» théâtre un concert extraordinaire et, d’autre part, de monter sur scène «unplugged». Pas de guitares électriques donc, pas de basse, ni d’effets divers. «Au début, j’ai dit non», se souvient le compositeur, chef d’orchestre, trompettiste et leader de Largo, Gast Waltzing. «Mais après y avoir réfléchi, j’ai pris ça comme un challenge!»

Et le lauréat, avec Angelique Kidjo et l’OPL, du Grammy du meilleur album de musiques du monde, de poursuivre : «Rom (NDLR : Heck) a dû échanger sa basse habituelle contre une contrebasse et une basse acoustique. David (Laborier) était bien emmerdé, car il n’avait pas de pédales, ce qui fait que pour une fois on a pu voir son visage… et j’ai interdit à Rainer (Kind) d’utiliser les hard-sticks… Bref, c’était une véritable aventure positive pour tout le monde.»

Tellement positive «qu’on a eu envie de la partager». Envie de faire vivre cet instant au-delà de la soirée au Théâtre de la Métropole du fer. Envie de l’immortaliser sur un album. Un album enfin disponible et simplement titré Gast Waltzing & Largo – Unplugged Live.

Six morceaux totalement retravaillés

Un album de 50 minutes pour six morceaux seulement. Again Here et Turnaround, tirés du premier album du groupe, Fables of Lost Time. Your Smile, du deuxième opus, Long Journey. Where Do We Belong, issu de leur troisième galette, It’s All About Us. Et enfin, Glad You’re Here et Moon over Sapporo, du quatrième CD, Jazzed Up in New Orleans.

Pas question pour autant de parler de best of. «Je n’aime pas ce terme, lance Gast Waltzing, si on dit best of, on a l’impression qu’on n’a rien fait, à part une sorte de copier-coller. Là, on retrouve des extraits des quatre albums précédents de Largo, c’est vrai, mais tous les morceaux sont totalement retravaillés.» «C’est une relecture complète des morceaux», renchérit même le guitariste David Laborier.

Un album où les musiciens ne «trichent pas». «Nous n’avons rien corrigé, rien refait, pas du tout triché en studio. Ce qu’on entend dans le CD, c’est exactement ce qu’on a joué sur scène. Je n’avais jamais sorti de disque live avant, donc, quitte à le faire, autant le faire comme il faut», reprend le leader du groupe pour qui le jazz «est une musique qui se vit dans le moment, dans l’interaction».

Les auditeurs retrouveront donc le quartette habituel de Largo ainsi que, sur certains morceaux, trois «special guests» : Michel Reis au piano, David Ascani au saxophone et Serguei Khmielevskoi au trombone. Une affiche de prestige, et 100% made in Luxembourg !

Mais cet Unplugged Live, comme le précise le site internet du groupe, risque bien d’être «The final CD in the Largo Legacy !» (l’album final de l’héritage Largo). «On a joué des premiers albums très électroniques, presque house, puis du rock, puis du gospel… Là, une partie des quatre albums existants est disponible unplugged. Pour moi, c’est un cycle qui se referme», souligne Gast Waltzing. «Je crois que tout a été dit. Ça ne veut pas dire qu’on ne va plus du tout jouer ensemble, mais pour le moment, je ne saurais pas quoi faire d’autre. Je suis déjà très content que ce nouvel album existe, car ça change complètement de tout ce que les gens connaissent du groupe. Pour moi, c’est une apothéose.»

Les différents membres du groupe semblent d’accord avec le chef. D’autant que, conclut Gast Waltzing, «on a eu le privilège de jouer dans vingt pays avec ce projet, mais soyons honnêtes. Il ne faut pas croire que Largo est un nom mondialement connu. Pas du tout ! On n’est qu’une goutte d’eau comme il y en a tant d’autres. Le nom de chacun des membres de Largo, j’en suis convaincu, porte aussi bien que le nom du groupe lui-même.» Chaque membre va donc se reconcentrer sur ses propres projets musicaux. Et en ce qui concerne le leader, il y a le projet Kidjo, «avec lequel je voyage énormément», un projet au Japon, un projet en Chine, une musique de film en préparation, etc. Bref, que les fans se rassurent, il n’est pas du tout question de retraite !

Pablo Chimienti

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