Le portrait géant de Jacques Brel a été peint la semaine dernière sur la façade d’un immeuble de neuf étages dans le quartier Montmarin de Vesoul, ville qui donna son nom à une célèbre chanson de l’artiste belge.
Le regard profond, le visage du « Grand Jacques » est peint en jaune, sur un fond vert pétillant. Il se dresse au-dessus des barres d’immeubles du quartier populaire Montmarin.
Haute de 28 mètres et large de 12 mètres, l’œuvre de l’artiste Pink Art Roz recouvre l’ensemble de la façade mise à disposition par le bailleur social Habitat 70. Munie de pochoirs et perchée sur une nacelle, cette Vésulienne de 44 ans a utilisé 175 litres de peinture pour réaliser le portrait.
« C’est la plus grande fresque de street art de Bourgogne-Franche-Comté », affirme Marjorie Szymanski, responsable de l’Espace contemporain d’art urbain (ECAU) de Haute-Saône, à l’origine du projet.
Jacques Brel a fait connaître la ville avec sa chanson Vesoul, qui fêtait ses 50 ans l’année dernière.
« C’est un chanteur qui traverse les générations, je voulais qu’il soit la passerelle entre le quartier Montmarin et le cœur de la ville, séparés par une route nationale », explique Pink Art Roz. Le portrait est visible de loin, « il gomme cette route et créé une identité commune aux différents espaces de la ville ».
Les habitants du quartier se disent « fiers » de cette œuvre. « Il est magnifique, c’est vraiment lui! C’est comme un rêve, on a l’impression de l’avoir chez nous! », s’enthousiasme Dominique Fourtier en promenant ses deux petits chiens. « En le voyant on pense à toutes les paroles qu’il a écrites, ça apporte de la poésie », ajoute la fringante sexagénaire en robe rose, qui habite l’immeuble depuis plus de dix ans.
Des visiteurs qui n’avaient jamais mis les pieds dans le quartier Montmarin font désormais le déplacement. « Ça créé une émulation positive dans un monde assez dur », souligne Pink Art Roz.
Pendant la réalisation de son travail titanesque, l’artiste a ainsi reçu les encouragements réguliers de l’autoproclamée « team Roz », un groupe d’une dizaine de fillettes âgées de 4 à 8 ans, vêtues de rose, en allusion à son nom.
« L’art a un bel impact, il est fédérateur et élève l’esprit », dit Marjorie Szymanski. L’objectif de son association est de « promouvoir l’art en milieu rural » et « d’apporter le street art à un public très éloigné de l’offre culturelle habituelle ».
AFP