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Trouvez la copie chinoise !


Un musée de Londres a glissé un faux parmi ses toiles de maîtres. Au public d’être attentif et de le retrouver.

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Doug Fishbone, l’artiste américain qui a eu l’idée de la supercherie, cherche à démonter la certitude qu’une œuvre vaut la peine d’être vue sous prétexte qu’elle est exposée dans une galerie d’art. (Photos : AFP)

Les visiteurs de la Dulwich Picture Gallery sont invités à observer attentivement à Londres les tableaux de maîtres au mur, à l’affût de la copie chinoise glissée au milieu des Rembrandt, Rubens et autre Gainsborough. La galerie londonienne a remplacé l’un des 270 tableaux de sa collection permanente par une copie réalisée à partir d’une photo de l’original en quelques semaines dans le village de Dafen, dans le sud de la Chine, pour 126 dollars, port inclus.

Leur but : amener les visiteurs à réexaminer chacun des chefs d’œuvres parmi lesquels figurent également des van Dyck, des Constable ou des Canaletto. « Je pense que c’est celle-ci. Elle a juste l’air trop parfaite », avance Ian Mortimer, un Britannique de 60 ans, pointant du doigt un portrait de 1820 du peintre anglais James Lonsdale. Ian Mortimer enregistre son choix sur la tablette du musée avant de laisser la place à sa femme qui a choisi le portrait d’une femme, de l’autre côté de la pièce, principalement « parce qu’elle le déteste ».

> La Chine, as de la copie

« Soudain le doute est partout, ils doivent observer chacun des tableaux avec attention », a expliqué Xavier Bray, le conservateur de la galerie. « Quand vous regardez les tableaux de vieux maîtres, vous avez les vernis, le coup de pinceau, le type de toile et la peinture qui craque », a-t-il détaillé. « La réplique chinoise a été faite en 2014, elle est donc évidente quand vous la trouvez. Ce qui est fascinant, c’est de la voir dans le contexte du musée ».

« Dès que vous accrochez quelque chose dans un musée, vous supposez que c’est de qualité. Si personne ne trouve l’intrus, qu’est-ce que cela signifie pour toutes les œuvres que nous observons », dit une visiteuse, enchantée par le défi lancé par la galerie. Doug Fishbone, l’artiste américain qui a eu l’idée de la supercherie, cherche à démonter la certitude qu’une œuvre vaut la peine d’être vue sous prétexte qu’elle est exposée dans une galerie d’art, dans un beau cadre.

Notant que l’art de la copie n’a rien de nouveau, Xavier Bray affirme juste vouloir « montrer que cette pratique s’est désormais déplacée en Chine » où des millions de copies sont réalisées chaque année pour le marché mondial et domestique.

La copie, accrochée dans un cadre identique à l’original, sera exposée jusqu’au 28 avril, date où réplique et œuvre originale seront présentées côte à côte.

Le Quotidien (avec AFP)


www.dulwichpicturegallery.org.uk

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